3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 18:42

Suite de la lettre apostolique du Pape Jean-Paul II sur le sens chrétien de la souffrance humaine (Salvifici Doloris, le 11 février 1984).

 

 

IV - JÉSUS-CHRIST : LA SOUFFRANCE VAINCUE PAR L'AMOUR

 

 

14. « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». Ces paroles, prononcées par le Christ au cours de son entretien avec Nicodème, nous introduisent au cœur même de l'action salvifique de Dieu. Elles expriment aussi l'essence de la sotériologie chrétienne, c'est-à-dire de la théologie du Salut. Sauver signifie libérer du mal ; le Salut est donc par là même lié étroitement au problème de la souffrance. Selon les paroles adressées à Nicodème, Dieu donne son Fils au « monde » pour libérer l'homme du mal, qui comporte en lui-même la perspective définitive et absolue de la souffrance. En même temps, le mot « donne » (« il a donné ») signifie que cette libération doit être accomplie par le Fils unique à travers sa propre souffrance. En cela se manifeste l'amour, l'amour infini tant de ce Fils unique que du Père qui « donne » pour cela son Fils. Tel est l'amour envers l'homme, l'amour envers le « monde » : c'est l'amour sauveur.

 

Nous nous trouvons ici – il faut s'en rendre compte clairement dans notre réflexion commune sur ce problème – dans une dimension complètement nouvelle de notre thème. C'est une dimension différente de celle qui déterminait la recherche de la signification de la souffrance et, en un sens, l'enfermait dans les limites de la justice. C'est là la dimension de la Rédemption que semblaient déjà annoncer dans l'Ancien Testament, du moins selon le texte de la Vulgate, les paroles de Job le juste : « Je sais, moi, que mon rédempteur est vivant, et qu'au dernier jour... je verrai mon Dieu... ». Si, jusqu'ici, nos considérations se sont concentrées avant tout et, en un sens, exclusivement sur la souffrance dans sa forme temporelle multiple (comme aussi les souffrances de Job le juste), les paroles de l'entretien de Jésus avec Nicodème rappelées ci-dessus concernent au contraire la souffrance dans son sens fondamental et définitif. Dieu donne son Fils unique afin que l'homme « ne périsse pas », et la signification de ce « ne périsse pas » est soigneusement précisée par les mots qui suivent : « mais ait la vie éternelle ».

 

L'homme « périt » quand il perd « la vie éternelle ». Le contraire du Salut n'est donc pas seulement la souffrance temporelle, une souffrance quelconque, mais la souffrance définitive : la perte de la vie éternelle, le fait d'être rejeté par Dieu, la damnation. Le Fils unique a été donné à l'humanité pour protéger l'homme avant tout contre ce mal définitif et contre la souffrance définitive. Dans sa mission salvifique, il doit donc atteindre le mal jusqu'en ses racines transcendantes à partir desquelles ce mal se développe dans l'histoire de l'homme. Ces racines transcendantes du mal sont ancrées dans le péché et dans la mort ; elles se trouvent en effet à la base de la perte de la vie éternelle. La mission du Fils unique consiste à vaincre le péché et la mort. Il triomphe du péché par son obéissance jusqu'à la mort, et il triomphe de la mort par sa résurrection.

  

 

 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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