27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 08:24

Extrait du discours du Pape Benoît XVI à la Commission théologique internationale, le 1er décembre 2005.

Le thème de la loi morale naturelle est d'une importance particulière pour comprendre le fondement des droits enracinés dans la nature de la personne et, en tant que tels, découlant de la volonté même de Dieu Créateur.

Antérieurs à toute loi positive des Etats, ceux-ci sont universels, inviolables et inaliénables, et doivent donc être reconnus par tous comme tels, en particulier par les Autorités civiles, appelées à en promouvoir et à en garantir le respect.

Bien que dans la culture actuelle, le concept de "nature humaine" semble avoir disparu, il demeure le fait que les droits de l'homme ne peuvent être compris sans présupposer que l'homme, dans son être même, est porteur de valeurs et de normes qu'il faut redécouvrir et réaffirmer, et non pas inventer ou imposer de façon subjective et arbitraire.

Sur ce point, le dialogue avec le monde laïc est d'une grande importance : il doit apparaître avec évidence que la négation d'un fondement ontologique des valeurs essentielles de la vie humaine tombe inévitablement dans le positivisme et soumet le droit aux courants de pensée dominants dans une société, pervertissant ainsi le droit en un instrument de pouvoir au lieu de subordonner le pouvoir au droit (…).

La théologie ne peut naître que de l'obéissance à l'élan de la vérité et de l'amour, qui désire connaître toujours mieux celui qui aime, dans ce cas Dieu lui-même, dont nous avons reconnu la bonté dans l'acte de foi (cf. Donum veritatis, n. 7). Nous connaissons Dieu car, dans son infinie bonté, il s'est fait connaître à travers la Création, mais surtout à travers son Fils unique, qui s'est fait homme pour nous, est mort et est ressuscité pour notre salut.

 

La révélation du Christ est, par conséquent, le principe normatif fondamental pour la théologie. Celle-ci s'exerce toujours dans l'Eglise et pour l'Eglise, Corps du Christ, sujet unique avec le Christ, et ainsi, également dans la fidélité à la Tradition apostolique. Le travail du théologien doit donc se dérouler en communion avec la voix vivante de l'Eglise, c'est-à-dire le Magistère vivant de l'Eglise, et sous son autorité.

 

Considérer la théologie comme une affaire privée du théologien signifie méconnaître sa nature même. Ce n'est qu'au sein de la communauté ecclésiale, dans la communion avec les pasteurs légitimes de l'Eglise, que trouve son sens le travail théologique qui exige bien évidemment une compétence scientifique, mais également, et plus encore, l'esprit de foi et l'humilité propres à celui qui sait que le Dieu vivant et véritable, objet de sa réflexion, dépasse infiniment les capacités humaines. Ce n'est qu'à travers la prière et la contemplation que l'on peut acquérir le sens de Dieu et la docilité à l'action de l'Esprit Saint, qui rendront la recherche théologique féconde pour le bien de toute l'Eglise et, je dirais, de l'humanité.

 

On pourrait objecter ici : mais une théologie ainsi définie est-elle encore science, et est-elle en conformité avec notre raison et notre liberté? Oui - rationalité, science et pensée dans la communion de l'Eglise non seulement ne s'excluent pas, mais vont de pair. L'Esprit Saint introduit l'Eglise dans la plénitude de la vérité (cf. Jn 16, 13), l'Eglise est au service de la vérité et elle est guidée par l'éducation à la vérité.

 

 

Lire le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI à la Commission théologique internationale, le 1er décembre 2005

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

U
Cher Matthieu,
Merci pour les horizons que tu ouvres sur de nombreux sujets. Un gros travail, bravo !
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