23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 09:00

Cher Miky,

Au vu de ton article du 13 mars 2007 et du commentaire du Pasteur Eric Georges, une précision s’impose. Je n’affirme nullement la toute-puissance de la raison humaine – loin de là –, ni même sa capacité à nous communiquer la foi. La raison est un chemin qui nous conduit à la foi. Mais la foi n’est pas au bout d’un raisonnement. En d’autres termes, de la raison à la foi, il n’y a qu’un pas, mais ce pas, c’est la Révélation divine accomplie en Jésus-Christ qui va nous permettre de le franchir.

Que la raison puisse permettre à l’homme de parvenir avec certitude à la connaissance de la vérité de ce qui existe, je le crois profondément, avec toute l’Eglise me semble-t-il, et avec le judaïsme orthodoxe. Mais je reconnais en même temps que cette connaissance simplement humaine ne peut être parce que simplement humaine que parcellaire et imparfaite, ainsi que j'ai déjà pu l'écrire.

La raison nous met donc sur la voie de la foi, elle nous oriente, nous guide infailliblement vers la vérité ; elle est une boussole qui nous évite de nous égarer, de nous perdre dans les méandres d’une religiosité naturelle qui, livrée à elle-même et déconnectée du réel, nous conduirait immanquablement aux mythes et aux fables. Mais elle ne nous donne pas accès par elle-même et à elle seule au Royaume. Le monde de Dieu est inaccessible aux hommes. Sinon il ne serait pas le monde de Dieu.

Une fois acquis la certitude métaphysique que ce monde ne peut pas provenir du néant et du hasard, mais que son existence même et ses caractéristiques postulent nécessairement l’existence d’un Être intelligent conduisant l’évolution du monde dans un certain sens, il reste encore à définir la nature et l’identité de cet Être intelligent. Or, à ce stade, la raison semble a priori impuissante à fournir une réponse définitive. Le visage du Christ n’est pas inscrit dans les étoiles.

En d’autres termes, je peux savoir que Dieu existe, en être absolument convaincu et certain. Cela ne me renseigne pas encore sur l’identité de Dieu, sur son Nom. Dieu existe, oui. Mais qui est-il ? Voilà une question qui reste en suspend…

Par la réflexion métaphysique, je suis capable d’acquérir une vraie certitude en ce qui concerne l’existence de Dieu. Mais… toutes les religions croient en l’existence de Dieu ! Et elles sont nombreuses… Me voilà donc finalement peu avancé. La raison m’a conduit sur la route de Dieu, aux confins des religions. Mais elle me laisse là en plan, dans l’incertitude et le doute.

Toi-même d’ailleurs, Miky, n’affirmais-tu pas que si l’on te prouvait l’existence de Dieu, tu deviendrais « théiste », « mais certainement pas chrétien » ? De même, il me paraît extrêmement révélateur qu’un Miteny  consacre un blog tout entier à la démonstration rationnelle (fort peu convaincante malheureusement) de l’existence de Dieu,… pour rejeter avec violence et dans un même dédain toutes les religions « institutionnelles ». Preuve s’il en est que pour entrer dans une véritable démarche de foi, la raison est nécessaire, mais non suffisante.

Je me risquerais maintenant à aller plus loin. Dans le foisonnement de toutes les religions, je pense que la raison peut aller jusqu’à établir la vérité de la doctrine de la Création. Et cela, grâce aux formidables découvertes des sciences positives tout au long du XXe siècle, qui marqueront indiscutablement un tournant décisif dans l’histoire de la pensée humaine. Or, la doctrine de la Création n’est pas partagée par toutes les religions. Seules trois y adhèrent : les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam. Voilà donc qui élague considérablement…

Plus encore : la raison peut me permettre d’établir la vérité de l’authenticité de la révélation biblique. De deux manières : par l’établissement de la preuve du fait même de la révélation, du fait que Dieu ait parlé à Israël, se soit manifesté en Jésus-Christ, et conduise depuis plus de 20 siècles son Eglise. Et en établissant la preuve de la « fondamentale pertinence » du message biblique, pour reprendre l’expression de Jean-Claude Guillebaud. Il est donc tout à fait possible de devenir chrétien au terme d’une démarche purement rationnelle : c’est d’ailleurs la trajectoire de l’auteur précité.

Pour autant, je reconnais avec le Pasteur que tout chrétien que l’on puisse devenir par la raison... on n’est pas encore entré dans une démarche de foi. On peut donc tout à fait être chrétien sans avoir la foi. On peut même être chrétien sans croire en l’existence de Dieu, ainsi que nous le révélaient de récents sondages. Tel était le cas d’un Charles Maurras, par exemple, qui se disait volontiers « athée, mais catholique ».

Voilà donc où je situerais les limites de la raison humaine. La raison peut conduire l’homme très loin sur le chemin de la vérité. Mais elle ne lui permet pas d’avoir de Dieu une connaissance autre que livresque et purement intellectuelle. La raison ne nous permet donc pas d’accéder par elle-même et à elle-seule à la plénitude de la vérité, qui est une personne. Pour connaître cette vérité, il faut connaître la personne.

L’homme n'entre donc dans la foi et dans la vie spirituelle que lorsqu’il adhère, non pas d'abord au message, mais au Messager. La Bonne nouvelle de l’Evangile n’est pas d’abord en effet une doctrine à croire. Elle est Jésus-Christ lui-même. C’est Jésus en Personne qui est la Bonne Nouvelle du Royaume. C’est lui-même qui est l’Evangile de Dieu ; c’est lui-même qui est le Royaume de Dieu. C’est ce qu’affirmait Karl Rahner par exemple, dans son Traité fondamental de la foi, lorsqu’il évoquait « l’évènement salvifique que Jésus est lui-même ».

Cette considération « doit [donc] éclairer toute notre réflexion et nous empêcher de tomber dans le piège d’une rationalisation trop facile de la cause et des effets du salut au sein d’un système dont la personne de Jésus ne serait qu’un élément » (P. Sesbouë). Jésus-Christ « est le salut, disait encore Rahner, il ne se contente pas de l’enseigner et de le promettre ».

La foi est donc l’entrée dans le Royaume de Dieu par la médiation du Fils unique du Père, qui en est la « Porte ». C’est Jésus, et lui seul qui nous donne accès au Royaume, au monde de Dieu, à la vie dans l'Esprit, à une vraie vie de foi. Nous devenons croyant lorsque nous nous attachons à la personne du Christ, et lorsque nous cherchons à le rencontrer par tous les moyens qu'il nous a donné, à vivre en sa présence, à l’écouter, à le servir et à l’aimer, lui le Vivant, le Ressuscité.

Comme le déclarait le Pape Benoît XVI : « Sans le Christ, la lumière de la raison ne suffit pas à éclairer l’homme et le monde » (Message Urbi et Orbi de Noël 2005).

« Jésus s’est défini comme la Vérité en personne (…). C’est lui qui révèle la pleine vérité de l’homme et de l’histoire. C’est par la force de sa grâce qu’il est possible d’être dans la vérité et de vivre de la vérité, parce que lui seul est totalement sincère et fidèle. Jésus est la vérité qui nous donne la paix » (Message du 1er janvier 2006).

« La foi ne signifie [donc] pas seulement accepter un ensemble donné de vérités concernant les mystères de Dieu, de l’homme, de la vie et de la mort et des réalités futures. La foi consiste en une relation profonde et intime avec le Christ, une relation appuyée sur l’amour de celui qui nous a aimé le premier, jusqu’à notre entier sacrifice (…). L’amour envers le Christ s’exprime par le désir de vivre en accord avec les pensées et les sentiments de son Cœur (…). L’aimer signifie mener avec lui un dialogue perpétuel, pour connaître sa volonté et l’accomplir avec ferveur » (Homélie du 26 mai 2006 à Varsovie).

J’entre donc dans la vie spirituelle – et dans la dynamique de la foi – à partir du moment où j’entre dans une relation personnelle avec Dieu, en son Fils bien-aimé, Jésus-Christ, le Seigneur. « Nous rencontrons Dieu dans l’humanité de Jésus (…). C’est l’humanité de Jésus, en tant qu’humanité du Fils, qui est pour nous la médiation, le point d’appui à notre portée, par lequel il nous est donné avec certitude de pouvoir rencontrer Dieu et de nous unir à lui (…). C’est l’humanité de Jésus qui est ce sacrement primordial par lequel la Divinité se rend accessible aux hommes » (Père Jacques Philippe).

(à suivre...)

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

L
essayer le blog "icthus.over-blog.com", un super blog d'un jeune prêtre qui aime se lever de bonheur
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M
Cher Louimor,
En tant que chrétien, je ne considère pas la foi comme le fait de croire à un "principe" (fut-ce au moyen d'une adhésion de l'esprit et du coeur : on est encore ici dans l'ordre de la raison) mais comme le fait de croire en une personne (on entre alors dans l'ordre de l'amour) : la personne adorable de notre Seigneur Jésus-Christ.
Cela dit, je souscris entièrement à ce que vous écrivez au sujet de l'au-delà de la raison qui n'est pas l'irrationnel. Je crois que vous apprécierez à ce sujet mon prochain article.
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L
il peut fort bien être raisonnable de croire en Jésus-christ. Pour autant, je crois que matthieu sera d'accord (c'était, en un sens, le but même de cet article, me semble-t-il) qu'il y a une différence à établir entre la foi et la raison. Or lorsque Miteny déclare
Il faut comprendre, raisonner et ensuite faire confiance aux conclusions de nos raisonnements (ce qui n’est pas si évident) : c’est ça la foi.
je crois qu'il y a une confusion notable ; c'est la raison seule qui relève de la pure démarche hypothético-déductive (à laquelle il convient bien entendu d'ajouter une démarche critique, qui consiste à se remettre en cause et à mettre à l'épreuve la validité de son propre raisonnement).
La foi est "le fait de croire à un principe par une adhésion profonde de l'esprit et du coeur qui emporte la certitude" (petit robert) ; la foi est par définition un au-delà de la raison (ce qui ne veut pas dire qu'elle doive être irrationnelle... On peut, sur ce sujet, se reporter au "discours de la conformité de la foi avec la raison" de Leibniz).
La foi n'est pas incompatible avec un raisonnement, mais il ne me semble pas qu'elle soit la conséquence directe d'un raisonnement. Il y a une démarche affective dans la foi qui n'est pas du ressort du seul intellect.
Qu'en pensez-vous ?
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M
Cher Miteny,
Merci pour ton passage et ton commentaire. Même si je suis convaincu qu'il y a une toute autre manière (bien plus efficace!) de défendre l'existence de Dieu que celle que tu as choisis, je suis admiratif de ton travail, et sincèrement bluffé par le succès "populaire" de ton Blog. Sache que je respecte complètement ton point de vue, et que je serais heureux d'entrer aussi en dialogue avec toi. Je crois en effet que tu as de très bonnes objections, et qu'elles méritent d'être écoutées par les croyants de toutes les religions "institutionnelles". Comme dit le Père Bernard Bro (dominicain) : "Pour progresser, rien n'est plus utile que celui qui a de bonnes objections".
Maintenant, pour te répondre :
"Tu exposes des arguments et puis tout d'un coup tu affirmes sans preuves qu'en fait en plus de la raison, il faut une relation intime avec le Christ. Pourquoi?" Parce que Dieu est Amour, et que l'amour ne se prouve que lorsqu'il s'éprouve.
"Qui a autorité pour interpréter [les] paroles [du Christ] (il n'est plus là pour se défendre)?". 1°) Avant d'interpréter, il faudrait déjà commencer par lire. As-tu déjà lu les Evangiles, Miteny? 2°) Ta question est excellente, car elle montre bien qu'il faut une autorité pour interpréter. Cette autorité, c'est l'Eglise que Jésus-Christ a fondée sur ses douze apôtres.
"Avec la foi, certains arrivent à convaincre des kamikazes de se faire sauter". Certes, Miteny. Mais cette "foi" là est une foi dénuée d'amour et de raison. Elle est donc radicalement étrangère à la foi chrétienne.
"Il faut comprendre, raisonner et ensuite faire confiance aux conclusions de nos raisonnements (ce qui n'est pas si évident) : c'est ça la foi." Pas pour un chrétien en tout cas. Mais je suis d'accord avec toi sur la première partie de ta proposition : il faut "raisonner et ensuite faire confiance aux conclusions de nos raisonnements" (à condition toutefois de "bien" raisonner, car de parfaits raisonnements peuvent conduire aussi aux pires erreurs). Si tu appliques cette maxime à la lettre, tu auras la surprise de constater que la raison elle-même conduit à croire en la vérité de la doctrine de la Création (commune aux trois monothéismes), ainsi qu'en l'authenticité de la révélation divine à Israël, et en définitive... au Christ et à l'Evangile. Oui, ça peut paraître étonnant, surprenant, inattendu, lorsqu'on a pas étudié de près la question  mais il est raisonnable de croire en Jésus-Christ. Nous en reparlerons.
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M
Je passerai sur le fait que selon toi ma démonstration n’est pas convaincante (alors qu’elle est très simple) pour m’attaquer à ton raisonnement.
Je ne suis pas du tout d’accord avec toi. Tu exposes des arguments et puis tout d’un coup tu affirmes sans preuves qu’en fait en plus de la raison, il faut une relation intime avec le Christ.
Pourquoi ?
C’est peut-être vrai mais il faut des arguments.
Et puis qu’est-ce qu’une relation intime avec le Christ ? Qui a l’autorité pour interpréter ses paroles (il n’est plus là pour se défendre) ?
C’est donc trop flou.

 

De plus l’argument de la foi est fallacieux. Avec la foi, certains arrivent à convaincre des kamikazes de se faire sauter.
Il faut comprendre, raisonner et ensuite faire confiance aux conclusions de nos raisonnements (ce qui n’est pas si évident) : c’est ça la foi.
La foi ce n’est pas croire n’importe quoi parce qu’on a envie d’y croire.
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M
Tout d'abord Louimor, sois le bienvenu sur ce Blog! Je me réjouis de t'accueillir parmi mes lecteurs, et serais vraiment heureux, si tu me fais l'honneur et la joie de faire un bout de chemin avec moi, de pouvoir dialoguer avec toi sur un certain nombre de sujets, en particulier celui qui me tient le plus à coeur : les relations entre la foi et la raison.
L'une des grandes découvertes de ma vie de foi, depuis ma conversion en 1998, est que "nier Dieu est devenu moins rationnel que de croire en Lui" (A. Valenta). Je l'ai écris là, dans un article qui se voulait un peu "inaugural" : http://totus-tuus.over-blog.com/article-1725575.html. Cela est dû en particulier aux grandes découvertes scientifiques du siècle dernier, encore méconnues du grand public, que je m'efforce de faire connaître avec les moyens que le Seigneur me donne, en particulier ce Blog. Désormais, il n'est plus possible de penser comme avant, et il est important je crois de réactualiser nos manières de raisonner (sur le plan philosophique et théologique) en fonction de ces données nouvelles établies par la science.
Depuis plus d'un an environ, j'ai commencé une étude sur la question de l'existence de Dieu dont tu pourras trouver les premiers textes ici : http://totus-tuus.over-blog.com/categorie-430486.html. Je t'invite à demeurer attentif à ses prochains développements, et surtout à ne pas hésiter à me faire part, si tu le veux bien, de tes commentaires.
De même, tu pourras trouver la "trame" de mon raisonnement dans cet admirable échange que j'ai pu avoir, il y a quelques mois, avec le Pasteur Eric Georges et Miky sur la doctrine de la Création et la question de l'"évolution dirigée" : http://totus-tuus.over-blog.com/article-4295842-6.html
Je me réjouis en tous les cas d'accueillir ici un ami de la raison, qui croit en sa capacité à résoudre les problèmes métaphysiques, et n'a donc pas pour cette discipline la même allergie que nombre de ses contemporains athées. Tu dis pouvoir en justifier. Je serais assez intéressé à cet égard de savoir comment tu te situes par rapport aux affirmations d'un Miky, un "déiste athée" un peu étrange (le Bayrou de la métaphysique!), mais fort sympathique cependant... et loin d'être idiot, contrairement à ce qu'il essaye de me faire dire!!!
Nous aurons très bientôt l'occasion  de reparler de tout cela, puisque mon prochain article portera très précisément sur ce sujet de la confiance que nous pouvons placer en la raison pour connaître la vérité, nonobstant les limites de l'esprit humain. A suivre donc...
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L
je viens de lire sur ce sujet votre article, où figure le paragraphe suivant
"
L’on objectera qu’il existe des « rationalistes » athées, des « ligues » ou des « unions » rationalistes en dehors du christianisme. Certes. Mais à y bien regarder, on sera frappé de constater que ces rationalistes-là ne croient pas la raison capable d’atteindre la vérité objective, et d’apporter des réponses satisfaisantes et définitives aux problèmes métaphysiques qui se posent à l’esprit humain, dont la question de l’existence de Dieu. Le mot « métaphysique » leur donne même des boutons. Ils considèrent en général soit que ces questions ne se posent pas, soit qu’elles sont « insolubles » ; ils limitent en tous les cas le champ de la pensée rationnelle aux seuls domaines des sciences expérimentales. Leur rationalisme est donc un rationalisme imparfait, inachevé."
je signale à cela que je m'intéresse profondément et sérieusement aux questions métaphysiques, que je crois à la puissance de la raison humaine et que je peux justifier cette croyance ; c'est même pour cela que j'ai choisi d'être étudiant en philosophie... Alors, quelle serait votre réponse face à une telle position ?
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L
Que l'on me permette de m'immiscer brièvement dans cette chaîne de commentaires très intéressants. Je souhaite simplement féliciter matthieu pour cet article solide, éclairant, et riche. C'est vraiment excellent, et me donne envie de parcourir plus avant ce blog.
Je me permets humblement de signaler quelques points de détail
- vous avez dit que toutes les religions croient en l'existence de Dieu, ce qui est faux ; ou alors soit cela exclut du champ de la religion tous les polythéismes, animismes, etc. soit cela change le sens du mot Dieu en entité nécessaire à l'origine du monde.
- vous prenez comme exemple, citation à l'appui, de Charles Maurras pour illustrer la possibilité d'être catholique sans croire en Dieu ; je me contenterai de remarquer que Maurras n'est pas exactement le meilleur exemple de rationalisme ; de plus, il a été mis au ban de l'Eglise entre 1926 et 1938. Mais il s'agit ici encore d'un détail, sans portée sur le propos de cet article, je le répète, vraiment brillant
-par contre, il me plairait de lire de votre part une réponse à la remarque de miky : "pour toi l'athéisme est un défi à la raison, j'en conclus donc que, selon toi, je serais un gentil idiot..."
Etant moi-même rationaliste et athée, une mise au point m'interesserait assez. Je me doute bien que, en tant que rationaliste, je ne suis de votre point de vue simplement pas allé assez loin sur le chemin qui mène de la raison à Dieu, mais j'aimerais une réponse précise.
Merci encore
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M
Théiste, certainement pas. Déiste, cela m'arrive :o) En fait, il faut comprendre que mon curseur incroyance-croyance est placé à différents endroits selon la définition/le sens du terme "Dieu" que je considère (ou que l'on me donne à considérer). Ainsi, certaines personnes entendent par Dieu un être personnel omniscient, omnipotent et moralement parfait, créateur du monde, justicier, faiseur de miracles, providentiel et intelligible par l'humain. En l'existence d'un tel Dieu, je ne crois pas un seul instant... et j'irais même jusqu'à dire (sauf le respect de tes convictions) que je sais qu'il n'existe pas. On peut donc dire que je suis radicalement et résolument athée relativement à cette définition de Dieu. En revanche, d'autres personnes nomment "Dieu" une dimension transcendante et absolue de la réalité, sans autre précision, ou encore le fond de l'être (Paul Tillich), la vie subjective (Michel Henry), la loi morale, le grand tout, etc. Dans ces différents cas, je suis parfaitement croyant, voire, parfois, j'irais jusqu'à dire que je sais que Dieu existe. On peut donc dire que je suis, selon les cas, panthéiste ou déiste (je réserve le terme de théisme [sans autre précision] aux conceptions d'un Dieu comme être personnel, bon, sage et puissant, distinct du monde qu'il créé, interventionniste...) Entre ces deux extrêmes, mon degré d'assentiment fluctuera avec les significations données au mot "Dieu". Donc ce n'est pas le Miky qui tourne, c'est les définitions des gens :o) Amicalement, Miky
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M
Ben justement Miky, je ne sais pas très bien comment te qualifier! Un coup, tu te dis athée, mais un autre tu te revendiqueras théiste voire panthéiste. Il faudrait savoir! Hey Miky! Where are you???
Finalement, tu es peut-être plus proche de Bayrou que tu ne le penses (allusion à ton dernier article sur la prochaine élection présidentielle : http://metazet.over-blog.com/article-6109679.html), lui dont la devise (très centriste) pourrait être : "Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent"!
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M
Cher Matthieu,J'apprécie ta remarque sur mon ouverture de coeur. Mais puisque je suis athée, et que pour toi l'athéisme est un défi à la raison, j'en conclus donc que, selon toi, je serais un gentil idiot...:o)Amicalement,Miky
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M
Cher Pasteur,
Dans mon prochain article, je reviendrai sur cette question de la "folie" de la Croix.
Concernant votre remarque sur l'évangélisation, je pense que le plus grand obstacle n'est en définitive ni l'athéisme (qui est surtout un défi à la raison), ni le théisme, ni aucun autre système de pensée, mais bien la fermeture du coeur.
Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-1520572.html
Or, je connais beaucoup d'athées et de théistes qui ont le coeur bien plus ouvert que nombre de chrétiens, et pour moi, Miky en est un admirable exemple (si! si!). Cela me fait songer à la récente méditation du Père Covens sur le fils aîné de la parabole de l'enfant prodigue :
Cf. http://www.homelie.biz/article-6057471.html
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E
Je suis ravi de voir, Matthieu, que nous tombons finalement d'accord sur l'essentiel... Pour ma part je reste quand même très marqué par l'idée qu'après son échec devant l'aréopage d'Athène, Paul écrive aux corinthiens, "chez vous,  je n'ai rien voulu savoir d'autre que Jésus Christ, Jésus Christ crucifié"Perosnnellement, je ne crois pas que l'athéisme soit l'obstacle premier à l'évangélisation, mais que le théisme ou le dieu révélé par le monde (comme le dieu anti égalitariste et non interventioniste de Micky ;o) ) sont des obstacles bien plus souvent rencontrés et bien plus difficiles à surmonter pour annoncer la Bonne Nouvelle...
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M
Cher Miky,
J'expérimente un peu l'humilité avec ce Blog...
Il y a tant de choses que je voudrais exprimer, et ma frustration est grande -je le confesse- de ne pouvoir tout dire d'un seul coup. Vois comme mon article est déjà bien long pour commencer un début de réponse à ton article... Mais voilà, notre condition de créature est ainsi faite qu'on ne peut pas tout dire en même temps! Je suis donc contraint de développer ma pensée progressivement, et de te répondre par étapes (le difficile étant de répondre en même temps à d'autres interlocuteurs, et de satisfaire tout le monde!).
Alors ne t'inquiète pas! Il y aura une suite à ce post, qui n'épuise pas -loin s'en faut- ma réponse à ton article. Je te demande simplement (à nouveau) un peu de patience...
Je répondrai bien entendu à ton point 2.2, mais auparavant, je n'en ai pas encore fini avec le point 1! Car après avoir posé des limites à l'usage de la raison, il me faudra tout de même expliciter dans un prochain article les raisons pour lesquelles je crois absolument raisonnable de se fier à la raison pour résoudre un certain nombre de problèmes métaphysiques, et cela, en dépit des limites qui caractérisent l'esprit humain.
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M
Cher Matthieu,
J'ai très peu de temps pour répondre mais je note que tu as esquivé mon point 2.2. Or j'aimerais bien savoir ce qu'il t'inspire.
Amitiés,
Miky
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F
Bonjour et bravo pour ce superbe site. Je vous invite en voisin à visiter un autre over-blog catholique, qui s'interesse aux questions et débats politiques :http://hermas.infoCordialement.
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