Il convient de distinguer la lecture [de la Bible] en Eglise, toujours conforme aux traditions et dogmes qui nous ont été enseignés, d'une lecture toute personnelle.
Les deux revêtent une valeur propre mais pas égale.
Dans le premier cas, il est logique que la parole confirme la Parole, que le particulier confirme le général, puisque les dogmes s'appuient sur la Parole de Dieu lue et comprise au long des siècles et parfois, il faut le dire, d'une manière progressive.
Quant à la lecture privée dans l'oraison, elle produit des lumières qui sont parfois réservées aux seuls bénéficiaires.
Un psaume affirme : Tu as dit une parole et j'en ai entendu deux. La voix de Dieu n'est pas univoque, c'est-à-dire une seule voix, elle est "équivoque", afin de garantir la liberté et de préserver l'individualité de chacun dans la merveilleuse diversité dont le Seigneur a enrichi l'univers entier.
Un nombre presque infini de lectures seront donc possibles sans altérer la pensée de Dieu.
Ephraïm, "Lecture amoureuse de la Parole", Première Alliance, Fayard, 1985, page 14.