12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 08:38

Extrait de l'homélie prononcée par le Pape Benoît XVI au jour de la Pentecôte, le dimanche 15 mai 2005.

En surmontant la rupture initiale de Babel - la confusion des coeurs, qui nous élève les uns contre les autres - l'Esprit [à la Pentecôte] ouvre les frontières. Le peuple de Dieu qui avait trouvé au Sinaï sa première forme, est alors élargi au point de ne connaître plus aucune frontière.

 

Le nouveau peuple de Dieu, l'Eglise, est un peuple qui provient de tous les peuples. L'Eglise est catholique dès le début, telle est son essence la plus profonde. Saint Paul explique et souligne cela dans la deuxième lecture, lorsqu'il dit :  "Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d'un seul Esprit" (1 Co 12, 13). L'Eglise doit toujours redevenir ce qu'elle est déjà :  elle doit ouvrir les frontières entre les peuples et abattre les barrières entre les classes et les races. En son sein, il ne peut y avoir de personnes oubliées ou méprisées. Dans l'Eglise, il n'y a que des frères et des soeurs de Jésus Christ libres.

 

Le vent et le feu de l'Esprit Saint doivent sans relâche ouvrir ces frontières que nous les hommes continuons à élever entre nous ; nous devons toujours repasser de Babel, de la fermeture sur nous-mêmes, à la Pentecôte. Nous devons donc prier sans cesse pour que l'Esprit Saint nous ouvre, nous donne la grâce de la compréhension, de façon à devenir le peuple de Dieu issu de tous les peuples - saint Paul nous dit encore davantage :  dans le Christ, qui comme unique pain nous nourrit tous dans l'Eucharistie et nous attire à lui dans son corps torturé sur la croix, nous devons devenir un seul corps et un seul esprit.

 

La deuxième image de l'envoi de l'Esprit, que nous trouvons dans l'Evangile, est beaucoup plus discrète. Mais c'est précisément ainsi qu'elle fait percevoir toute la grandeur de l'événement de la Pentecôte. Le Seigneur Ressuscité entre dans le lieu où se trouvent les disciples en traversant les portes closes et il les salue deux fois en disant:  que la paix soit avec vous! Quant à nous, nous fermons sans cesse nos portes ; nous voulons sans cesse nous mettre en sécurité et ne pas être dérangés par les autres et par Dieu. C'est pourquoi nous pouvons sans cesse supplier le Seigneur uniquement pour cela, pour qu'il vienne à nous en franchissant nos fermetures et qu'il nous apporte son salut (...).

 

Au salut de paix du Seigneur suivent deux gestes décisifs pour la Pentecôte :  le Seigneur veut que sa mission se poursuive à travers les disciples:  "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20, 21). Après quoi il souffle sur eux et dit :  "Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn 20, 23). Le Seigneur souffle sur les disciples, et il leur donne ainsi l'Esprit Saint, son Esprit. Le souffle de Jésus est l'Esprit Saint (...). A son souffle, au don de l'Esprit Saint, le Seigneur relie le pouvoir de pardonner. Nous avons précédemment entendu que l'Esprit Saint unit, franchit les frontières, conduit les uns vers les autres. La force, qui ouvre et permet de surmonter Babel, est la force du pardon. Jésus peut donner le pardon et le pouvoir de pardonner, car il a lui-même souffert des conséquences de la faute et il les a fait disparaître dans la flamme de son amour. Le pardon vient de la croix ; il transforme le monde avec l'amour qui se donne. Son coeur ouvert sur la croix est la porte à travers laquelle la grâce du pardon entre dans le monde. Seule cette grâce peut transformer le monde et édifier la paix (...).

 

Ce n'est que dans le pardon que s'accomplit le véritable renouveau du monde. Rien ne peut s'améliorer dans le monde, si le mal n'est pas surmonté. Et le mal ne peut être surmonté qu'avec le pardon. Bien sûr, cela doit être un pardon efficace. Mais seul le Seigneur peut nous donner ce pardon. Un pardon qui n'éloigne pas le mal seulement en paroles, mais qui le détruit réellement. Cela ne peut se produire qu'avec la souffrance et a réellement eu lieu avec l'amour empreint de souffrance du Christ, d'où nous puisons le pouvoir du pardon.

   

Lire le texte intégral de l'homélie pour la Pentecôte, le 15 mai 2005
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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

L
La Croix a été élevée de terre comme la tour de Babel a été élevée,, l'une sauvant l'autre, par le pardon et la paix ...de l'Esprit. Je pense en ce moment précisément ce que tu exprimes ici (d'une manière imagée) : que le pardon et la paix seuls permettent le dialogue et l'ouverture à l'autre. C'est dans cet esprit de paix renouvelé par l'Esprit Saint que Dieu nous donne, comme une effusion de la Croix, que l'ouverture à l'autre est toujours possible, ouverture qui devient alors universelle. C'est ainsi que j'interprète "l'universalité" de notre foi "catholique": cette ouverture dans l'Esprit de Paix. On n'est pas "universel" d'emblée, comme quelque chose d'acquis, mais en chemin dans cette ouverture et ce renouveau des coeurs que crée en nous l'Esprit du Seigneur, qu'en penses-tu? Je me posais cette question ce soir.   Florence-L.
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