24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 12:12
Quand on dit que Marie est le prototype de l’Eglise, on veut dire que Marie est, dans l’Eglise, plus Mère que l’Eglise, plus Epouse que l’Eglise, et par exemption du péché originel, plus Vierge que l’Eglise.
On veut dire que Marie est Mère, qu’elle est Epouse, qu’elle est Vierge, AVANT l’Eglise et POUR l’Eglise ; que c’est en elle surtout et par elle que l’Eglise est Mère, est Epouse, est Vierge.
C’est par un élan mystérieux qui vient de Marie, c’est par une excellence mystérieuse qui se diffuse à partir de Marie, que l’Eglise peut être à son tour si vraiment Mère, si vraiment Epouse, si vraiment Vierge.
Dans l’ordre des grandeurs de sainteté, qui sont les grandeurs suprêmes, Marie est, autour du Christ, comme la première onde de l’Eglise, génératrice de toutes les autres, jusqu’à la fin des temps.
Quand nous disons que l’Eglise est mariale, nous voulons signaler que Marie est intériorisée dans l’Eglise, à qui elle communique son esprit…
En raison de la modalité mariale de la grâce de l’Eglise, on peut déjà dire que Marie est forme, forme modalisante intrinsèque de l’Eglise.
Si nous passons dans le registre de la causalité exemplaire, c’est-à-dire de la causalité formelle extrinsèque, Marie nous apparaît comme la forme, c’est-à-dire comme le modèle, le type de l’Eglise.
Saint Pierre demandait aux presbytres qui régissaient l’Eglise d’être les modèles, les types du troupeau qui leur était confié (cf. 1 P 5. 3). En un sens incomparablement plus haut, Marie est modèle et type de l’Eglise. Elle est, à l’intérieur de l’Eglise, la forme en laquelle l’Eglise s’achève comme Epouse, pour se donner à l’Epoux.
Plus l’Eglise ressemble à la Vierge, plus elle devient l’Epouse ; et plus elle devient l’Epouse, plus elle ressemble à l’Epoux ; et plus elle ressemble à l’Epoux, plus elle ressemble à Dieu : car ces instances superposées, entre l’Eglise et Dieu, ne sont que des transparences, dans lesquelles se réfléchit l’unique splendeur de Dieu.
Cardinal Charles Journet, « L’Eglise du Verbe incarné », II, p. 427-428 et 432