2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 11:45

Jeudi 22 février 2007, le Pape Benoît XVI a rencontré le clergé du diocèse de Rome au Vatican. La rencontre s’est déroulée sous forme d’entretien. Extrait.

Question du Père Gerardo Raul Carcar, de la Communauté des Pères de Schönstatt,
sur le thème des Mouvements ecclésiaux et des Communautés nouvelles, comme don providentiel pour notre époque.

Réponse du Pape Benoît XVI :
Je voudrais immédiatement préciser que ces mois-ci je reçois les évêques italiens en visite ad limina et que je peux ainsi un peu mieux apprendre la géographie de la foi en Italie. Je vois beaucoup de belles choses en même temps que les problèmes que nous connaissons tous. Je vois surtout que la foi est encore profondément enracinée dans le cœur italien, même si, naturellement, elle est menacée de multiples façons par les situations actuelles. Les Mouvements acceptent également bien ma fonction paternelle de Pasteur. D'autres sont plus critiques et disent que les Mouvements ne s'insèrent pas. Je crois vraiment que les situations sont différentes les unes des autres, tout dépend des personnes en question.

Il me semble que nous possédons deux règles fondamentales, dont vous avez parlé. La première nous a été donnée par saint Paul dans la Première Lettre aux Thessaloniciens : ne pas étouffer les charismes. Si le Seigneur nous donne de nouveaux dons nous devons être reconnaissants, même s'ils sont parfois gênants. Et c'est une belle chose que, sans initiative de la hiérarchie, à partir d'une initiative d'en bas, comme on dit, mais une initiative qui est aussi réellement d'en Haut, c'est-à-dire comme un don de l'Esprit Saint, naissent de nouvelles formes de vie dans l'Eglise, qui du reste sont nées tout au long des siècles.

Au début, elles étaient toujours gênantes : même saint François était très gênant et pour le pape il était très difficile de donner une forme canonique à une réalité qui était beaucoup plus grande que les règlements juridiques. Pour saint François, se laisser encadrer dans cette structure juridique représentait un très grande sacrifice, mais à la fin est ainsi née une réalité qui vit encore aujourd'hui et qui continuera d’exister : celle-ci donne de la force et de nouveaux éléments à la vie de l'Eglise.

Je dirais seulement ceci : chaque siècle, des Mouvements sont nés. Même saint Benoît, au début, était un Mouvement. Ils s'insèrent dans la vie de l'Eglise non sans souffrances, non sans difficultés. Saint Benoît lui-même a dû corriger la direction initiale du monachisme. Et à notre époque aussi, le Seigneur, l'Esprit Saint, nous a donné de nouvelles initiatives avec de nouveaux aspects de la vie chrétienne : étant vécues par des personnes humaines, avec leurs limites, celles-ci créent également des difficultés.

La première règle est donc de ne pas étouffer les charismes, d'être reconnaissants même s'ils sont gênants. La deuxième règle est la suivante : l'Eglise est une. Si les Mouvements sont réellement des dons de l'Esprit Saint, ils s'insèrent et servent l'Eglise et, dans le dialogue patient entre pasteurs et Mouvements, naît une forme féconde où ces éléments deviennent des éléments édifiants pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain.

Ce dialogue se déroule à tous les niveaux. La recherche de structures opportunes est en cours en commençant par le curé, l'évêque et le successeur de Pierre : dans de nombreux cas, la recherche a déjà porté ses fruits. Dans d'autres, on est encore en phase d'étude. On se demande, par exemple, si après cinq ans d'expérience, on doit confirmer de façon définitive les statuts du Chemin néocatéchuménal, si un temps d’expérimentation est encore nécessaire, ou si l'on doit peut-être un peu retoucher certains éléments de cette structure.

Quoi qu'il en soit, j'ai connu les Néocatéchumènes dès le début. Le chemin a été long, avec de nombreuses complications qui existent encore aujourd'hui, mais nous avons trouvé une forme ecclésiale qui a déjà beaucoup amélioré la relation entre le pasteur et le Chemin. Allons ainsi de l'avant ! Cela vaut également pour les autres Mouvements.

A présent, comme synthèse des deux règles fondamentales, je dirais : gratitude, patience et également acceptation des souffrances qui sont inévitables. Même dans un mariage il y a toujours des souffrances et des tensions. On va cependant de l'avant et c'est ainsi que mûrit le véritable amour.
La même chose a lieu dans la communauté de l'Eglise : nous sommes patients ensemble. Les différents niveaux de la hiérarchie – du curé, à l'évêque, au souverain pontife – doivent eux aussi entretenir un échange permanent d'idées, promouvoir le dialogue pour trouver ensemble la meilleure voie. Les expériences des curés sont fondamentales, mais les expériences de l'évêque et, disons, la perspective universelle du pape ont elles aussi leur rôle théologique et pastoral dans l'Eglise.

Cet ensemble de niveaux différents de la hiérarchie, d'une part, et l'ensemble vécu dans les paroisses, avec patience et ouverture, en obéissance au Seigneur, de l'autre, créent réellement la nouvelle vitalité de l'Eglise.

Nous sommes reconnaissants à l'Esprit Saint des dons qu'il nous a donnés. Nous sommes obéissants à la voix de l'Esprit, mais nous sommes également clairs en intégrant ces éléments dans la vie : ce critère sert, à la fin, l'Eglise concrète et ainsi, avec patience, courage et générosité, le Seigneur nous guidera et nous aidera assurément.


Lire le texte de la réponse du Pape Benoît XVI sur Zenit.org

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Publié par Matthieu BOUCART -
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