28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 13:46

[Le présent article fait suite au passionnant débat engagé sur ce Blog au sujet de la délicate question de la virginité perpétuelle de Marie, et constitue une réponse au Commentaire n° 14 du Pasteur Eric Georges].


Cher Pasteur,

 

Tout d’abord, un grand merci pour l’attention que vous voulez bien portez à ce Blog, et pour vos différentes réactions, toujours intelligentes et argumentées. C’est un réel honneur que de vous compter parmi mes lecteurs, je le dis sans forfanterie aucune, mais avec grande sincérité de cœur, soyez-en bien assuré.

 

En vous lisant, je prends la mesure de ce qui nous divise. En même temps, je me rappelle que ce qui nous uni est plus important que ce qui nous sépare, et il me revient en mémoire cette parole de l’abbé Couturier, grand artisan de l'unité des chétiens : « Les murs qui nous séparent ne montent pas jusqu’au Ciel »

 

Je garde aussi dans mon coeur la parole d’une fidèle de ma paroisse, qui nous a quitté récemment, qui était protestante et se plaisait à dire : « Je ne cherche pas à vous convertir au protestantisme, comme vous ne cherchez pas à me convertir au catholicisme, mais nous nous retrouvons en Christ ».

 

Ce préalable, cher Pasteur, pour inscrire notre dialogue et ma réponse à votre dernier commentaire dans un climat d’amitié fraternelle et d’union spirituelle au Christ que je n’ai nulle intention de rompre, même si je m’autoriserai, pour vous répondre, une certaine liberté de parole, au risque peut-être de vous heurter par moment, ce que je regrette sincèrement par avance. Sachez en tous les cas, cher Pasteur, que tel n’est pas mon propos.

 

Cela étant dit, votre dernier commentaire sur la virginité perpétuelle de Marie me suggère les éléments de réflexion suivants :

 

1°) Vous dites : « les évangiles parlent des frères et sœurs de Jésus ». Cela est parfaitement exact. Comme il est exact aussi de rappeler, cher Pasteur, que les Evangélistes aiment à employer le mot « frère »… dans un sens très large !

 

C’est ainsi que dans certains cas, le terme « adelphoï » désigne indiscutablement une parenté spirituelle. Par exemple, la fameuse phrase de Jésus sur le Jugement Dernier : « En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères (« adelphoï »), c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25.40). A l’instar du mot « frère » en français, le mot grec « adelphoï » est souvent employé dans un sens extensif. Dans l’Ecriture, il désigne en particulier les disciples de Jésus (cf. Mt. 28. 10 ou Rm 8.29).

 

Si l’on s’en tient maintenant au sens plus restreint d’une parenté charnelle, le mot « adelphoï » renvoie de prime abord, j’en conviens, aux enfants nés de la même mère et/ou du même père. D’où de légitimes interrogations (suggérées par l’Ecriture elle-même !) au sujet de ces mystérieux frères et soeurs de Jésus... Car si le mot « adelphoï » était entendu dans une acception stricte, alors les « frères » de Jésus seraient effectivement des frères cadets, nés de l’union ultérieure de Marie et de Joseph. Et Marie ne pourrait être dite en vérité « perpétuellement vierge »…

 

Mais là encore, il convient d’être extrêmement prudent, car dans le domaine de la parenté charnelle, le mot « adelphoï » peut tout aussi bien désigner des « cousins » ou des « parents », (voire des « compatriotes »), que des « frères » consanguins, les langues sémitiques utilisant un seul mot pour dire « frère » et « cousin ».

 

J’entends bien votre argument selon lequel les Evangiles ont été rédigés en grec, et non en hébreu ou en araméen. Et je sais bien aussi qu’il existe un mot grec, « anepsios », pour désigner le « cousin » (voire le « neveu »). Mais voilà : nos Evangélistes sont tous quatre juifs de culture et de langue, et il faut s’attendre à ce qu’ils usent couramment du terme « adelphoï » pour désigner aussi bien un frère par cousinage à quelque degré, qu’un frère au sens strict, conformément à la mentalité hébraïque : n’est-ce pas d’ailleurs ce qu’ont fait les traducteurs grecs de l’Ancien Testament (la Septante), par exemple en Genèse 29.12 ?

 

2°) Conjecture que tout cela ? Je ne le crois pas. Car l’affirmation que je viens d’énoncer trouve sa justification… dans l’Ecriture elle-même !

 

Lorsque l’on scrute en effet les Evangiles d’un peu plus près, on s’aperçoit tout d’abord que les fameux frères de Jésus ne sont étrangement jamais désignés comme fils de Marie ou Joseph : seul Jésus est appelé ainsi (cf. Mc 6.3 : « Celui-là n’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joset, de Jude et de Simon ? »).

 

Même quand elle se trouve réunie avec les « frères » de Jésus, Marie n’est toujours appelée que la « mère de Jésus » (Ac 1. 14 : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères ».)

 

Et notre étonnement va grandissant à mesure que nous poursuivons notre investigation. Car le verset de Marc que nous avons évoqué plus haut cite nommément les frères de Jésus : il s’agit de « Jacques, Joset, Jude et Simon » (Matthieu les cite également en 13.55). Je rappelle ce que vous écrivez dans votre dernier commentaire au sujet de l’un des quatre « frères » de Jésus : « un frère de Jésus va malgré tout prendre une place importante dans la communauté des disciples : un certain Jacques. Comment expliquer autrement que par les liens du sang la place primordiale qu’il va occuper dans l’Église primitive alors qu’il n’était même pas un des apôtres ? »

 

Cette interprétation est intéressante, mais elle me paraît infirmée par l’Ecriture elle-même. Toujours dans l’Evangile selon Saint Marc, il est question en effet, au moment de la Passion, d’une femme se tenant à distance de la Croix, aux côtés de la mère de Jésus. Cette femme est désignée de manière significative en Mt 28.1 comme « l’autre Marie ». On sait par ailleurs qu’elle est la « femme de Clopas » (Jn 19.25), sans doute même (selon une interprétation de Jn 19.25) la soeur de la mère du Seigneur, et en tout état de cause… la « mère de Jacques et de Joset » ! (Mc 15. 40. Voir aussi Mt 27.56). Voilà donc au moins deux des frères de Jésus sur les quatre précités,… qui n’en sont pas ! Selon l’enseignement même des Ecritures ! Et voilà qui nous donne aussi une précieuse indication sur la manière d’interpréter et de comprendre le terme « adelphoï » sous la plume de nos quatre évangélistes…

 

3°) Cette dernière appréciation se trouve confirmée… par l’Histoire ! Non pas la tradition catholique ! L’Histoire…, avec laquelle l’exégèse doit s’accorder, au même titre qu’elle doit trouver à s’harmoniser avec les données de la science.

 

C’est ainsi que Hégésippe, cité par Eusèbe de Césarée dans son « Histoire Ecclésiastique », nous apprend de Jacques qu’il avait le privilège de pénétrer dans le Saint des Saints pour intercéder pour le peuple – privilège normalement réservé au grand prêtre le jour de la fête de Yom Kippour –, qu’il le faisait fréquemment et avec ferveur. Ce renseignement est précieux, car il nous révèle que ce fameux Jacques appartenait en fait à une famille sacerdotale –tout comme Zacharie, parent de Marie–, et donc à la tribu de Levi. Il ne pouvait donc être le fils de Joseph le Charpentier, celui-ci appartenant à la tribu de Juda.

 

Eusèbe de Césarée, citant toujours Hégésippe, nous renseigne également sur un certain Syméon, dont il dit qu’il fut choisi à la tête de l’Eglise de Jérusalem après le martyr de Jacques, en précisant : « Tous le préférèrent comme deuxième évêque, parce qu’il était un autre cousin du Seigneur ». Soit dit en passant cher Pasteur : vous n’aviez pas tort, en un sens, d’expliquer « par les liens du sang la place primordiale » de Jacques « dans l’Église primitive alors qu’il n’était même pas un des apôtres ». Eusèbe de Césarée n’explique pas autrement le choix de son successeur. Sauf qu’en fait de « liens de sang », il s’agit en réalité d’un « cousin » du Seigneur, et non d’un « frère » au sens strict.

 

Pour en revenir à ce Syméon, successeur de Jacques dans l’Eglise de Jérusalem : il pourrait très bien être l’un des quatre « frères » du Seigneur nommés par Marc et Matthieu, car « Simon » n’est qu’une autre forme du même nom. En outre, Eusèbe précise que Syméon était… « fils de Clopas » ! Voilà donc trois des quatre frères de Jésus clairement identifiés… comme d’authentiques « cousins » du Seigneur !

 

4°) Vous dites que si Marie avait été perpétuellement vierge, Matthieu n’aurait pas écrit : « il n’eut pas de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle eût mis au monde un fils, qu’il appela du nom de Jésus. »

 

Mais c’est faire un contresens majeur sur ce texte dont l’objet n’est pas d’affirmer la virginité perpétuelle de Marie, mais bien la maternité virginale de Jésus ! Quand Matthieu écrit de Joseph qu’« il n’eut pas de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle eût mis au monde un fils », il faut entendre « Jésus est né d’une Vierge », non pas « Marie n’est pas demeurée vierge après la naissance de Jésus ». Ce serait trahir le texte à mon sens (pardonnez-moi la force des mots) que de lui faire dire ce qu’il ne dit pas.

 

De même :

 - lorsque la Bible dit : « Nos regards se sont tournés vers le Seigneur notre Dieu jusqu’à ce qu’il nous prenne en pitié » (Ps 123. 2), cela ne veut pas dire qu’après avoir obtenu miséricorde, nos regards se sont détournés de Dieu ! Au contraire !

- ou lorsque la Bible dit : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds » (Ps 110. 1), cela ne veut pas dire que le Messie ne sera plus assis à la droite de Dieu par la suite !

 Et ainsi de suite, on pourrait multiplier les exemples…

 

Reste la question fort pertinente que vous posez au sujet des récits évangéliques : « si les évangélistes avaient considérés que Marie était perpétuellement vierge, ne pensez-vous qu’ils l’auraient affirmé de manière explicite ? »

 

(à suivre…)

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Publié par Matthieu BOUCART -
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commentaires

O


Ahh ! Les frères et sœurs de Jésus...


 


S'il y a bien un article qui peut être commenté sur un blog chrétien c'est bien celui-là ! (mais sur mon nouveau site j'ai fermé les commentaires, ça fait autant de bétises en moins !)


 


Sérieusement, puisque certains ici font allusion à la "jeune femme" d'Isaïe 7, 14 : il est vrai que l'hébreux transcrit "jeune femme", mais le terme grec "partenos" de la Septante signifie
"vierge", bien qu'un cas, dans le livre des chroniques, semble signifier un sens plus large et proche de l'hébreux.


 


C'est le seul article de mon site où j'avais tenté l'exaustivité : Les « frères » de Jésus


 


Bien à vous



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M
En tout cas, cher Passant (et pour revenir sur notre sujet), nous avons une Mère, qui nous a été donnée par Jésus sur la Croix (Jn 19. 25-27) : la Très Sainte Vierge Marie. Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-19877644.htmlQue sa prière t'accompagne tout au long de ton cheminement, dans la paix du Seigneur. Et que le Sacré-Coeur de Jésus te bénisse, spécialement en ce jour.
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P
Il n'empêche que Dieu est mon Père, que mon géniteur était mon père et que mon curé n'est pas père (surtout que l'Eglise n'aime pas les pères célibataires !)...Ne vous faites pas appeler père si vous ne l'êtes pas.Adieu l'ami.
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M
Il est bon toutefois de rappeler que "quoique sur la terre ce soit l'homme qui donne naissance à l'homme, cependant il n'y a qu'un seul Père qui nous a tous créés, car ce n'est pas le principe de la vie, mais la simple transmission de la vie que nous recevons de nos parents" (St Jean Chrysostome).Mais nous nous sommes éloignés depuis un bon moment du sujet de l'article commenté...
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P
Vous n'êtes pas obligé de dire n'importe quoi, cher Matthieu.Dois-je vous expliquer la différence entre un père charnel et un homme qui a décidé d'être prêtre, abbé ou religieux (ou qui a été élu pape et a donc ajouté Très-Saint : Très-Saint Pape Borgia, par exemple) ?Ne prenez pas les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, pour avoir toujours réponse à tout.Admettez au moins une fois qu'on peut avoir raison sans faire penser un homme, le pape, à notre place, y compris ceux pour lesquels il n'a pas pris la peine de s'autoproclamer infaillible.
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M
Cher Passant,J'imagine donc que vous navez jamais appelé votre père "papa" ou "père". Sinon, vous auriez directement violé Mt 23.9...
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P
ErratumLapsus calami (ou plutôt clavi !) : dans mon message précédent, il s'agit d'interprétation de l'Ecriture et non de l'Eglise, bien sûr !Encore que...
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P
A RV (je réponds aux réponses avant de partir).Au sujet de la recommendation sur l'expression "Père", il est vrai que dans certains pays, elle est appliquée stricto sensus. Qu'entends-tu par stricto sensu ? Veux-tu dire que le Très Saint Père n'interprète pas l'Eglise stricto sensu, mais comme ça l'arrange.Il n'y a qu'UNE manière de comprendre cette phrase et il n'est pas besoin d'être Pape (qui signifie père...) pour cela. Un élève de CP la comprend.Comment croire que le pape a LA Vérité, alors qu'il s'asseoit dessus pour une chose aussi simplissime ?Croyez ce que je dis, je m'occupe du reste...
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R
Au sujet de la recommendation sur l'expression "Père", il est vrai que dans certains pays, elle est appliquée stricto sensus. En Bosnie, par exemple, on n'appelle jamais un prêtre "Père" mais "Frère" ("fra").
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R
Mais si on lit l'Ecriture, qu'on comprend des choses et qu'on essaie de partager ce qu'on a compris, on nous dit qu'il faut dire comme la très Sainte Tradition du Très-Saint Magistère et du Très-Saint Père ("ne vous faites pas appeler père", lit-on dans un livre qui'l est inutile de lire car le Très Saint-Père nous expliquera ce que cela signifie, dans sa Très Grande et Sainte Sagesse infaillible !).    Passant, je pense que si tu lis les Saintes Ecritures comme il faut, tu les interprêteras exactement comme le Magistère. Il n'y a qu'un seul Esprit et il ne peut pas inspirer des interprétations différentes à des gens différents. Alors, l'interprétation du Magistère ne te semblera pas compliqué et erronnée, elle t'apparaîtra au contraire comme le reflet de la vérité.
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P
Bon !Si on part sur ce chemin, je vais dire des choses qui dépasseront ma pensée.Restez entre vous et dans vos certitudes bien calibrées.Je suis passé en Passant et je reprends ma route de croyant de base. La grandeur de votre pensée m'écrase, moi qui ne suis que questions. Que le Seigneur vous garde.PS : si vous avez un moment allez quand même voir les articles dont je vous ai donné les liens.
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M
"Entre la prière de Jésus et son arrestation il n'y a que deux phrases (...) Et il ne les revoit plus."Il ne les reverra... jamais?
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P
Entre la prière de Jésus et son arrestation il n'y a que deux phrases :  « Désormais vous pouvez dormir et vous reposer. C'en est fait. L'heure est venue : voici que le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs.  Levez-vous! Allons! Voici que celui qui me livre est tout proche.» (et cette version est une version longue !).Et il ne les revoit plus. Cela dit, on peut tout imaginer, même qu'ils faisaient semblant de dormir pour écouter sans qu'il le sache (et qu'ils prenaient des notes, pourquoi pas ?). Mais il n'y a que Luc qui a eu vent de l'ange et de la sueur de sang... Ce n'est pourtant pas rien !
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M
euh... Passant, il ne t'est pas arrivé de penser que Jésus lui-même ait pu raconter quelques trucs à ses Apôtres?...
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P
A Ti'hamoSur le symbolisme de l'évangile de Jean, je vous rappelle que le même Jean est, d'aprèe la Sainte Tradition, l'auteur du livre dit de l'Apocalypse.Dans ce livre, Jean écrit : " C'est ici qu'il faut de la finesse ! Que l'homme doué d'esprit calcule le chiffre de la Bête, c'est un chiffre d'homme : son chiffre, c'est 666."Faut-il être pervers ou parpaillot masqué pour en conclure que Jean aime jouer avec les nombres, en bon juif qu'il est ?Vous aimez prendre des exemples outrés, cher Ti'hamo : les 153 poissons (qui ne sont pas le fruit d'une multiplication par Jésus, soit dit en passant ; relisez le passage, vous verrez) sont un nombre symbolique, comme Augustin l'avait compris. Il est donc légitime de chercher le sens de ce nombre symbolique, comme celui du 666, qui a certainement un rapport avec le 153, sur lequel j'ai une idée).Mais, comme tout bon catho, vous avez été nourri au lait greco-latin de l'Eglise Catholique Romaine et vous ignorez superbement tout l'acquis venant du Judaïsme, avec le Premier Testament (qui n'est pas Ancien, puisque Jésus dit lui-même qu'il n'est pas venu l'abolir) et les trésors de l'hébreu biblique.Le lien entre le ¨Premier et le Nouveau Testament est le fond du message de l'épisode de Marie au pied de la Croix, qu'il serait trop long d'esquisser ici. C'est aussi le fond du message des 153 poissons (même si cela vous fait rigoler, puisqu'on rit toujours de ce que l'on ne comprend pas), qui ont été rajoutés à l'évangile primitif de Jean (ce que vous ignorez sans doute) pas pour faire joli ou amuser la galerie, mais pour délivrer un message.Quant à l'enquête policière sur la véracité des faits, j'aimerais savoir qui est la balance qui a raconté aux évangélistes ce que Jésus à dit à son Père au jardin des Oliviers (vous savez, le calice qui s'éloigne) pendant que tous las apôtres dormaient (et juste avant son arrestation), ou au diable au désert pendant les tentations.Si vous avez un scoop là-dessus, j'achète !
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T
... ou de la Juvamine. par exemple.    Il y a donc un jeu qui s'intitule "je veux que les evangiles ça raconte rien que ce que les évangélistes ont dans leur tête, pour pouvoir en faire ce que je veux" ?   Il faudra que je m'y essaye à l'occasion ("là ils disent que Jésus dort dans labarque, et là c'est précisé qu'il repose sa tête sur un coussin ! vous voyez, tout ça, c'est symbolique, il n'y a rien d'historique).    Tiens, et s'il y avait les deux ?   Vous savez : Jésus multiplie les poissons...  ...et par la suite, soit il y en a réellement le nombre rapporté, et qui veut peut s'intéresser à en tirer des interprétations symboliques poussées, soit il y en a quasi-ce nombre-là, que du coup celui qui le rapporte arrondit pour donner, en plus du fait, un symbole.    Voilà.  Pas besoin de trop trop se faire mal à la tête.     Les divergences de forme dans des témoignages de diverses sources, ou le fait que chaque témoin s'attache à un aspect particulier de l'événement relaté, n'a rien qui puisse à ce point là poser problème, du moins quand on a l'habitude d'essayer d'établir des faits à partir de témoignages divers.  (amis policiers, médecins, historiens,... si vous m'entendez...)    De la même façon pour les événements dont tous ne sont pas témoins - Marie au pied de la Croix, a priori il y en a un, que l'on dit être St Jean, justement, qui y était - les autres étaient soit enfui loin de là, soit bien plus loin et donc, humainement, moins aptes à donner des détails sur ce qui s'y passe (à moins que, une longu vue, peut-être ?)      Enfin, cela dit, mais je mélange peut-être, il me semble que vous n'étiez pas trop d'accord avec l'interprétation des paroles du Christ à Jean et à sa mère ; si donc la présence de Marie est symbolique, mais que surtout il ne faillen tirer aucune conclusion et ne pas en parler,c'est symbolique de quoi, exactement ?    Et puis, moi, on m'a appris que Dieu dit "Je suis celui qui est" (et aussi que cette traduction même est de l'à peu près par rapport à l'original hébreu)
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P
A RVPeut-être les deux !Mais si on lit l'Ecriture, qu'on comprend des choses et qu'on essaie de partager ce qu'on a compris, on nous dit qu'il faut dire comme la très Sainte Tradition du Très-Saint Magistère et du Très-Saint Père ("ne vous faites pas appeler père", lit-on dans un livre qui'l est inutile de lire car le Très Saint-Père nous expliquera ce que cela signifie, dans sa Très Grande et Sainte Sagesse infaillible !).
L'homme étant généralement adepte du moindre effort, il n'a qu'à lire le "catech catho" et c'est bien suffisant pour faire une bonne brebis du saint Troupeau.Il y trouvera les contorsions sémantiques et philosophiques pour fusiller l'historicité d'Adam et Eve tout en continuant à parler de "nos premiers parents" et de Caïn et Abel (au fait, où Caïn a-t-il trouvé sa femme ? Le catech ne le dit pas !)Et bien d'autres choses encore sauf, par exemple, les Limbes, Vérité d'Eglise séculaire, qui ont disparu comme par enchantement.La vie d'un catho de base, dont j'essaie de faire partie, n'est pas un long fleuve tranquille !Allez, à plus ; je vais vendre mes bibles chez le bouquiniste du coin et acheter les oeuvres compètes de Benedikt.Je plaisante, bien sûr...
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R
Si je comprends bien, il faut lire Saint-Augustin, Jean-Paul II, Benoît XVI et le catéchisme de l'Eglise catholique romaine plutôt que Matthieu, Marc, Luc et Jean.    En fait, il faut lire les deux. L'Eglise se base sur deux piliers :1-Les Saintes Ecritures2-La Sainte Tradition(cf : §84 du Catéchisme de l'Eglise Catholique)    
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P
Résumons-nous !
Si je comprends bien, il faut lire Saint-Augustin, Jean-Paul II, Benoît XVI et le catéchisme de l'Eglise catholique romaine plutôt que Matthieu, Marc, Luc et Jean.
Cela me rappelle ce que disait aux recrues un officier marinier d'Hourtin : "ne cherchez pas à comprendre, et vous ferez du travail intelligent" !Pourtant (exemple parmi d'autres) saint Augustin passe à côté de l'explication du 153 parce qu'il oublie (ou s'oblige à oublier) que Jean était juif et écrivait avec sa pensée juive pétrie de guematria HEBRAÏQUE (hébreu qu'Augustin ne connaissait ou s'obligeait à oublier), dont tous ses écrits sont truffés, dès le premier verset de son évangile.Il remarque (bravo à lui!) que 153 est la somme des 17 premiers nombres (entiers naturels, dirait-on aujourd'hui). Puis, on ne sait pourquoi il décompose 17 en 10+7. Il dit alors que le 10 de 17 sont les commandements (pourquoi pas ?) et que le 7 est le saint-Esprit parce que 7 est le dernier jour de la Création (?!) et que le saint Esprit a 7 façons d'opérer (en Isaïe 11,2 je n'en trouve que 6, même en recomptant). Il en tire des conlusions d'universalité et ajoute que seuls les bons ont été pêchés.Mais il y beaucoup pertinent. Je ne vous redonne pas le lien avec un blog que j'aime, car manifestement vous n'y mettez jamais les pieds.Je terminerai avec la traduction-trahison de la Bible de la Liturgie catholique romaine qui écrit que Dieu a dit "Je suis celui qui suis", faisant de Dieu une espèce de suiveur du Tour de France. En effet, quand je proteste auprès de l'Autorité Traductrice, on me répond que cette traduction a été faite par des Savants très savants, des Monsignori très Monsignori, des Exégètes exégétissimes et que ce n'est pas moi, pauvre Passant, qui peut oser insinuer que cette traduction est imbécile...Je passe, mais je ne suis pas, bien qu'étant pleinement !
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M
« Dois-je mettre le label "inspiré" et "vérité révélée" sur les textes dits canoniques, y compris quand ils se contredisent entre eux ? » Oui, cher Passant. A condition de les comprendre à la lumière de l’interprétation qu’en donne l’Autorité même qui considère ces textes, en dépit de leurs contradictions, « canoniques » et « inspirés ». Faute de quoi, il sera très difficile d’en comprendre le sens, ou pis : très facile de leur faire dire n’importe quoi (les exemples que tu cites en sont la parfaite illustration). Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-18465346.html
 
« Que le livre soit inspiré, je le crois profondément. mais il a été inspiré à des hommes humains et vouloir que TOUT soit vrai, absolument vrai est une vision fausse de l'Ecriture. » Tout est vrai pourtant… de la manière dont l’Eglise le comprend. Voilà pourquoi il faut l’interroger, elle, sur sa manière de recevoir tel ou tel passage de l’Ecriture (ce que tu fais d’ailleurs toi-même en bûchant Saint Augustin) ; et pourquoi il est dangereux de vouloir séparer la Bible de l’Eglise qui en est le « milieu porteur ». Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-4210797.html
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P
Cher Ti'hamo,Juste une remarque : le grand, l'immense saint Augustin, a passé beaucoup de temps à essayer de savoir pourquoi il y avait 153 poissons au chapitre 21 de Jean et en a tiré des conclusions théologiques que tu devrais lire.Tu devrais aussi lire l'article http://www.garriguesetsentiers.org/article-2894372.htmlintitulé Les 17 peuples et les 153 poissons.Si Jean précise le nombre, ce n'est pas pour tirer à la ligne !
Le sexe de l'âne, comme tu dis fait allusion à Zacharie 9,9 qui (inspiré par Dieu !) écrit : Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse et que Matthieu, une fois de plus, reprend mal.Quant à la présence de Marie au pied de la croix, en Jean, elle est contraire à ce que disent les synoptiques, parce qu'elle est symbolique, comme bien des écrits de Jean, en parallèle avec l'épisode de la tunique, qui précède. J'ai déjà donné les références d'un article qui en parle, mais il n'a pas l'air d'intéresser grand monde !Je n'ai pas parlé, à ma connaissance, de "contradiction". Tu as raison : il est sûr que Cana n'est pas très marquant, ni la résurrection de Lazare... bien moins que le figuier stérile ou les porcs de Génésareth ! Et je te trouve bien silencieux sur les "contradictions" (ici, j'en parle !) sur la mort de Judas.
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T
Ah, oui, ça, on n'en parle pas assez :- le nombre exact de poissons (et leur espèce)- le sexe de l'âne (il y en a peut-être qu'un qui s'est penché pour vérifier)- ...de quoi vous déduirez mathématiquement la distance exacte, en centimètres, à laquelle Marie était du pied de la croix.   Des questions théologiques d'une importance primordiale, et trop peu considérées par l'eglise.   ...Quant aux passages cités uniquement par un évangéliste et pas les autres, ça ne s'appelle pas une contradiction (en bon français, bien sûr) ; comme il est dit également que "Jésus fit encore beaucoup d'autres choses", il peut paraître logique que chacun se soit focalisé sur ce qui l'a le plus marqué, ou intrigué, ou qu'il pense plus à même d'avoir un rôle instructif envers les lecteurs.
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P
Le "frère catholique" a quand même entendu parler de la grotte de la nativité, de Véronique au chemin de croix, d'Anne et Joachim parents de Marie, de l'âne et du boeuf, et de bien d'autres choses qui sont dans des évangiles apocryphes.Si l'Eglise catholique romaine véhicule cela, qu'elle a affirmé être "non canonique", dois-je mettre le label "inspiré" et "vérité révélée" sur les textes dits canoniques, y compris quand ils se contredisent entre eux ?Dois-je croire- qu'il y avait 153 poissons au chapitre 21 de Jean, - que Marie était au pied de la croix quand les évangélistes me disent qu'elle était à distance- que Jésus était monté sur une ânesse (qui devrait être un âne !) et un ânon quand trois sur quatre parlent d'un ânon seul,- que Judas s'est pendu quand Pierre dit qu'il est mort d'accident ... et j'en passe.Ne dois-je pas me demander pourquoi les synoptiques n'ont retenu (ou pas connu !) des événement aussi importants que la résurrection de Lazare, les noces de Cana ou les rencontres avec la samaritaine et "Pierre m'aimes-tu ?"Que le livre soit inspiré, je le crois profondément. mais il a été inspiré à des hommes humains et vouloir que TOUT soit vrai, absolument vrai est une vision fausse de l'Ecriture.Et vous n'avez pas répondu aux objections de mon message précédent sur le "jusqu'à l'accouchement" et je persiste à dire (ce que je ne devrais pas être obligé de faire !) que Jésus s'appelait Jésus et non Emmanuel (mais l'Esprit saint fait des miracles et peut certainement faire des lanternes avec des vessies) !Ce que je vis dans ma prière ne regarde que moi.PS : que veut dire le "après coup" de votre dernière phrase.
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M
C’est la différence cher Passant entre une lecture purement intellectuelle (« savante ») de la parole de Dieu et une lecture spirituelle (au sens littéral du terme : dans l’Esprit Saint). Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-3833715.html
 
Ton interprétation de l’Evangile de Saint Matthieu me fait songer aux Pèlerins d’Emmaüs, qui connaissaient certainement l’Ecriture sur le bout des doigts, mais qui ne pouvaient y discerner ce qui concernait le Christ. Il a fallu que Jésus lui-même leur ouvre l'esprit « à l'intelligence des Écritures » (Lc 24. 45) pour qu’ils commencent à en saisir le sens véritable et caché.
 
Tu reproches à Saint Matthieu de « tirer abondamment sur les textes du Premier Testament pour leur faire dire ce qu’il veut » : drôle de conception de l’inspiration biblique pour un « frère catholique » ! Mais vois-tu Passant, si Matthieu agit ainsi, c’est parce qu’il est éclairé par l’Esprit Saint, et qu’il peut en conséquence reconnaître ce qui dans l’Ecriture Sainte (« Moïse et tous les Prophètes ») concerne Jésus (cf. Luc 24. 27). Je t’invite à demander au Seigneur dans ta prière, pour toi et pour moi, cette grâce particulière de l’intelligence des Ecritures.
 
Je t’invite aussi à la prudence dans ton jugement sur l’enseignement de l’Eglise catholique, à qui tu adresses finalement le même reproche qu’à Saint Matthieu – de « tirer abondamment sur les textes pour leur faire dire ce qu’elle veut » (que ce soit sur le Pape, le Purgatoire ou la Vierge Marie). La Bible regorge d’exemples d’interprétations bibliques pour le moins audacieuses de la part des Apôtres et Evangélistes, et discutables sur le plan de l’analyse « scientifique » (et que les Juifs d’aujourd’hui s’emploient à réfuter), mais dont nous reconnaissons quant à nous dans la foi (et après coup) le caractère inspiré.
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T
"Ma
grand-mère, qui avait reçu une éducation catholique, mais qui en était
revenue, disait "Si le bon Dieu nous a donné un cul, c'est pour s'en
servir !"Ce qui prouve qu'on se demande bien comment elle a conçu un de vos parents, puisque visiblement elle semblait assez mal informée sur la manière de faire les bébés.      ...Ce que je remarque surtout, au cours de discussions, bogs, messages, réponses,... ...c'est surtout la volonté de certains que Marie ne soit SURTOUT PAS vierge.   Et non pas du tout indifférent à la question comme ils voudraient bien le faire croire.(éplucher l'évangile pour essayer de trouver des passages qu'on puisse arriver à essayer d'interpréter dans le sens d'une marie surtout pas vierge, faut vraiment se passionne rpour la question... voire dfaire une petite fixation dessus.)
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P
Eh non ! Matthieu appuie la naissance virginale du nommé Jésus avec une prophétie qui annonce un enfant nommé Emmanuel d'une jeune femme (non vierge).C'est ce qu'on appelle une prophéti adaptée.Il a d'ailleurs l'habitude de tirer abondamment sur les textes du Premier Testament pour leur faire dire ce qu'il veut. Cf. d'Egypte j'ai rappelé mon fils, qu'il applique à Jésus )qui a obéi jusqu'au bout à son père) alors que la prophétie s'applique au peuple hébreu qui s'empresse de faire n'importe quoi, déclenchant la colère du même père..
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M
Très étonné d'apprendre que Jésus n'est pas l'Emmanuel! Saint Matthieu nous aurait-il donc menti? (Mt 1. 22-23)
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P
Je déduis de ce que vous dites que si une femme enceinte va voir un médecin qui lui dit : "n'ayez pas de relations avec votre mari jusqu'à votre accouchement" cela signifie qu'elle ne devra plus jamais en avoir ? Je ne sais pas qui trahit le texte, mais votre argument ne tient pas une seconde. La virginité perpétuelle ne découle absolument pas de cette phrase.Et le recours à Hégésippe, qui a vécu un siècle plus tard et qui est cité par Eusèbe, qui a vécu deux siècles plus tard (l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours) n'est pas un recours à l'histoire, même si vous lui mettez un H majuscule, mais à une tradition orale construite a posteriori.D'autre part la femme du roi Achab n'avait pas plus de chance d'être vierge que vous de gagner au loto (je ne pense pas que le roi avait fait voeu de chasteté) ! Ce qui fait le fond de la prophétie est le fait que le fils qui naîtra sera appelé Emmanuel (ce que Jésus n'est pas, soit dit en passant), parce que le Seigneur sera avec lui. Le mot utilisé en hébreu par Isaïe est d'ailleurs le même que pour Dinah (la fille de Jacob) quand elle vient de se faire violer (et pas par des habitants de Sodome). Vous avez dit vierge ?Quant à imaginer Marie courant après son fils pour le détourner de sa mission flanquée de ses neveux et nièces, cela m'amuse au plus haut point.Et si Elisabeth n'est pas dite "soeur" de Marie, cela prouve bien que la distinction entre frère et cousin existe en grec du Nouveau testamant !
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Y
Article très intéressant Matthieu et que je remettrais ultérieurement en lien sur mon "mini" article sur ce sujet là aussi.
Les évangiles ont été écrits en grec mais ne devrait-on pas plutot se pencher sur la "tradition orale" des disciples (donc l'araméen) ?
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M
Un nouvel article sur le sujet des "frères et soeurs" de Jésus vient de paraître sur l'excellent Blog du Père Walter Covens :
http://pere-walter-covens.skynetblogs.be/post/4189085/la-vierge-marie-et-les-freres-et-soeurs-de-je
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M
En réponse au précédent commentaire :
- une contribution catholique : http://www.revue-kephas.org/03/1/Puech41-46.html
- et une contribution protestante : http://www.unpoissondansle.net/rr/0306/index.php?i=2&d=p
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V
http://www.christiananswers.net/french/q-eden/james-ossuary-fr.html
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M
Votre grand-mère était assurément une femme d'une très grande délicatesse...
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G
Merci de votre passage sur mon blog. Je n'ai pas grand chose à dire sur la virginité de Marie... Ce n'est pas vraiment un sujet de préoccupation pour moi. Je dirai même que cela me paraît assez risible que cela puisse en être un. Est-ce vraiment si important ? Ma grand-mère, qui avait reçu une éducation catholique, mais qui en était revenue, disait "Si le bon Dieu nous a donné un cul, c'est pour s'en servir !". Ce qui est sans doute égrillard, mais logique.
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