9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 10:32

Samedi 17 février 2007, le Pape Benoît XVI a effectué une visite au Séminaire romain Majeur à l’occasion de la Fête de la Vierge de la Confiance. Le Saint Père a répondu aux questions de six séminaristes. Extrait.

Question d’un séminariste du diocèse de Rome :

« Votre Sainteté, dans les prochains mois, mes compagnons et moi serons ordonnés prêtres. Nous passerons de la vie bien structurée par les règles du séminaire, à la situation bien plus complexe de nos paroisses. Quels conseils pouvez-vous nous donner pour vivre au mieux le début de notre ministère sacerdotal ? »

Réponse du Pape Benoît XVI :

Bien sûr, ici au séminaire vous avez une vie bien structurée. Je dirais, pour commencer, qu'il est important également dans la vie de pasteurs de l'Eglise, dans la vie quotidienne du prêtre, de conserver, autant que possible, un certain ordre : que la messe ne manque jamais ! Sans l'Eucharistie, une journée est incomplète et c'est pourquoi nous grandissons déjà au séminaire avec cette liturgie quotidienne ; il me semble très important que nous sentions le besoin d'être avec le Seigneur dans l'Eucharistie, qui ne doit pas être un devoir professionnel, mais réellement un devoir ressenti de l'intérieur. Que l’Eucharistie ne manque jamais.

L'autre point important est de prendre le temps pour la Liturgie des Heures et ainsi pour cette liberté intérieure : avec tous les poids qui existent, elle nous libère et elle nous aide également à être plus ouverts et à demeurer en contact profond avec le Seigneur.
Naturellement nous devons faire tout ce qu'impose la vie pastorale, la vie d'un vicaire, d'un curé ou des autres tâches sacerdotales. Mais je dirais, ne jamais oublier ces repères que sont l'Eucharistie et la Liturgie des Heures, afin d'avoir dans la journée un certain ordre que, comme je l'avais dit en commençant, je ne dois pas toujours réinventer. Serva ordinem et ordo servabit te, avons-nous appris. Cela est vrai.

Il est également important de ne pas perdre la communion avec les autres prêtres, les compagnons de route et de ne pas perdre le contact personnel avec la Parole de Dieu, la méditation. Comment faire ? J'ai pour ma part une recette relativement simple : combiner la préparation de l'homélie dominicale avec la méditation personnelle, pour faire en sorte que ces paroles ne soient pas dites seulement aux autres, mais qu'elles soient réellement des paroles dites par le Seigneur à moi-même, et mûries dans un entretien personnel avec le Seigneur. Pour que cela soit possible, mon conseil est de commencer dès le lundi, parce que si l'on commence le samedi il est trop tard, la préparation est faite trop rapidement, et peut-être l'inspiration manque, parce que l'on a d'autres choses en tête. C'est pourquoi, je dirais, dès le lundi, lire simplement les lectures du dimanche suivant qui peuvent peut-être sembler assez inaccessibles. Un peu comme ces pierres de Massa et Meriba, où Moïse dit : « Ferons-nous jaillir de l'eau de ce rocher ? ».

Laissons-les là, laissons que le cœur les digère, ces lectures ; dans le subconscient, les paroles travaillent et chaque jour reviennent un peu. Bien sûr il faudra aussi consulter des livres, dans la mesure du possible. Et à travers cette intense activité intérieure, jour après jour, l'on s'aperçoit qu’une réponse mûrit peu à peu ; cette parole s'ouvre peu à peu, elle devient parole pour moi. Et puisque je suis un contemporain, cette parole devient également une parole pour les autres. Je peux ensuite commencer à traduire ce que peut-être je vois dans mon langage théologique dans le langage des autres ; la pensée fondamentale demeure toutefois la même pour les autres et pour moi.

Ainsi l'on peut avoir une rencontre permanente, silencieuse avec la Parole, qui ne demande par beaucoup de temps, ce dont peut-être nous ne disposons pas. Mais réservez un peu de temps : ainsi mûrit non seulement une homélie pour le dimanche, pour les autres, mais mon propre cœur est touché par la Parole du Seigneur. Je demeure également en contact avec une situation où le temps à disposition est peut-être réduit.

Je n'oserais pas à présent donner trop de conseils, parce que la vie dans la grande ville de Rome est un peu différente de celle que j'ai vécue il y a cinquante-cinq ans dans notre Bavière. Mais je pense que l'essentiel est précisément là : Eucharistie, Office des Lectures, prière et entretien, même bref, chaque jour, avec le Seigneur, sur ses Paroles que je dois annoncer. Et ne jamais perdre, d'une part, l'amitié avec les prêtres, l'écoute de la voix de l'Eglise vivante et, naturellement, la disponibilité pour les personnes qui me sont confiées, parce que c'est précisément à travers ces personnes, avec leurs souffrances, leurs expériences de foi, leurs doutes et difficultés, que nous pouvons nous aussi apprendre, chercher et trouver Dieu. Trouver notre Seigneur Jésus Christ.


Lire le texte de la réponse du Pape Benoît XVI sur Zenit.org

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Publié par Matthieu BOUCART -
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S
c'est magnifique!
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