14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 18:33

Dans son très beau livre sur le bonheur, « Soyez heureux », le Cardinal Jean-Marie Lustiger médite la 4e béatitude de Jésus : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, ils seront rassasiés ».

 

Après avoir défini la Justice comme la Sainteté de Dieu (« Heureux ceux qui ont faim et soif d’être des saints, pourrait-on ainsi traduire, il seront rassasiés »), le Cardinal observe que beaucoup peuvent être tentés par le découragement dans le combat spirituel, au point de renoncer au combat lui-même…

Pourquoi (…) réagit-on le plus souvent par la défiance à cette promesse de Dieu ? Parce que l’on estime que cette Justice, cette Sainteté, cette Perfection ne sont pas à la portée des gens ordinaires. Alors on se résigne à la médiocrité.

Beaucoup gardent la tristesse d’une déception spirituelle. A un moment de leur vie, ils ont dit à Dieu : « Je t’aime Seigneur. Je te donne tout et je veux être fidèle à ton amour ». Et puis ils ont fait l’expérience parfois désespérante de leur faiblesse, de leur péché, de leur incapacité à tenir même les décisions les plus simples. Ils se jugent indignes de l’appel à la sainteté qu’ils ont reçu et le rangent parmi les illusions perdues de la jeunesse ou d’une période de ferveur. Ils se résignent au sommeil spirituel.

Parce qu’on ne parvient pas à rester fidèle dans la prière, on ne prie plus. Parce qu’on ne réussit pas à observer tel commandement de Dieu, on y renonce complètement. Parce qu’on n’arrive pas à se corriger de tel défaut, on cesse de vouloir en être délivré et de le demander à Dieu. Bref, parce qu’on ne correspond pas à l’image que l’on s’est faite de la perfection, on capitule devant l’appel à la sainteté.

Or, cet appel n’a rien à voir avec l’ambition d’un champion sportif ! Devenir saint, ce n’est pas pouvoir crier victoire en exultant : « Ca y est ! J’ai atteint mon objectif de sainteté ! » C’est bien plutôt demander à Dieu comme une grâce ce qu’Il promet comme un rassasiement. Devenir saint, ce n’est pas être satisfait de soi et se déclarer soi-même parfait. Ce n’est pas davantage, à l’inverse, avoir honte de soi au point de ne plus oser implorer l’aide de Dieu. Mais c’est, alors même qu’on se sait pécheur, ne jamais se lasser de demander à Dieu d’être sanctifié, c’est-à-dire délivré de son péché ; c’est avoir soif du pardon de Dieu et faim de sa Miséricorde.





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Publié par Matthieu BOUCART -
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