10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 12:51

Extrait de l’Audience Générale du Pape Benoît XVI du 2 mai 2007.

 

Chers frères et soeurs,

 

La catéchèse de mercredi dernier était consacrée à la grande figure d'Origène, docteur alexandrin des II et III siècles. Dans cette catéchèse, nous avons pris en considération la vie et l'œuvre littéraire du grand maître d'Alexandrie, en trouvant dans la "triple lecture" de la Bible, qu'il a effectuée, le centre vital de toute son œuvre. J'ai laissé de côté – pour les reprendre aujourd'hui – deux aspects de la doctrine d'Origène, que je considère parmi les plus importants et les plus actuels:  j'entends parler de ses enseignements sur la prière et sur l'Eglise.

 

En vérité, Origène – auteur d'un important et toujours actuel traité Sur la prière – mêle constamment sa production exégétique et théologique à des expériences et des suggestions relatives à la prière. Malgré toute la richesse théologique de pensée, cela n'est jamais une approche purement académique; elle est toujours fondée sur l'expérience de la prière, du contact avec Dieu. Selon lui, en effet, la compréhension des Ecritures demande, plus encore que l'étude, l'intimité avec le Christ et la prière. Il est convaincu que la voie privilégiée pour connaître Dieu est l'amour, et qu'il n'y a pas d'authentique scientia Christi sans tomber amoureux de Lui. Dans la Lettre à Grégoire, Origène recommande : "Consacre-toi à la lectio des divines Ecritures; applique-toi à cela avec persévérance. Engage-toi dans la lectio avec l'intention de croire et de plaire à Dieu. Si durant la lectio, tu te trouves devant une porte close, frappe et le gardien t'ouvrira, lui dont Jésus a dit : "Le gardien la lui ouvrira". En t'appliquant ainsi à la lectio divina, cherche avec loyauté et une confiance inébranlable en Dieu le sens des Ecritures divines, qui est largement contenu dans celles-ci. Tu ne dois cependant pas te contenter de frapper et de chercher : pour comprendre les choses de Dieu, tu as absolument besoin de l'oratio. Précisément pour nous exhorter à celle-ci, le Sauveur nous a non seulement dit : "Cherchez et vous trouverez" et "Frappez et on vous ouvrira", mais il a ajouté : "Demandez et vous recevrez"" (Ep. Gr. 4). Le "rôle primordial" joué par Origène dans l'histoire de la lectio divina saute immédiatement aux yeux. L'Evêque Ambroise de Milan - qui apprendra à lire les Ecritures à partir des œuvres d'Origène – l'introduit ensuite en Occident, pour la remettre à Augustin et à la tradition monastique successive (…).

Il me revient à l'esprit ce que mon vénéré Prédécesseur écrivait, en témoin authentique, dans
Novo millennio ineunte, où il montrait aux fidèles "comment la prière peut progresser, comme un véritable dialogue d'amour, au point de rendre la personne humaine totalement possédée par le Bien-Aimé divin, vibrant au contact de l'Esprit, filialement abandonnée dans le cœur du Père... Il s'agit - poursuivait Jean-Paul II - d'un chemin totalement soutenu par la grâce, qui requiert toutefois un fort engagement spirituel et qui connaît aussi de douloureuses purifications, mais qui conduit, sous diverses formes possibles, à la joie indicible vécue par les mystiques comme "union sponsale"" (n. 33).

Nous arrivons, enfin, à un enseignement d'Origène sur l'Eglise, et précisément – à l'intérieur de celle-ci – sur le sacerdoce commun des fidèles.
En effet, comme l'Alexandrin affirme dans sa neuvième Homélie sur le Lévitique, "ce discours nous concerne tous" (Hom. Lev. 9, 1). Dans la même Homélie Origène – en faisant référence à l'interdiction faite à Aaron, après la mort de ses deux fils, d'entrer dans le Sancta sanctorum "à n'importe quel moment" (Lv 16, 2) – admoneste ainsi les fidèles : "Cela démontre que si quelqu'un entre à n'importe quelle heure dans le sanctuaire, sans la préparation due, ne portant pas les vêtements pontificaux, sans avoir préparé les offrandes prescrites et s'être rendu propice à Dieu, il mourra... Ce discours nous concerne tous. Il ordonne, en effet, que nous sachions comment nous présenter à l'autel de Dieu. Or ne sais-tu pas que le sacerdoce t'a été conféré à toi aussi, c'est-à-dire à toute l'Eglise de Dieu et au peuple des croyants? Ecoute comment Pierre parle des fidèles "Race élue", dit-il, "royale, sacerdotale, nation sainte, peuple que Dieu s'est acquis". Tu possèdes donc le sacerdoce car tu es une "race royale", et tu dois donc offrir à Dieu le sacrifice... Mais pour que tu puisses l'offrir dignement, tu as besoin de vêtements purs et différents des vêtements communs aux autres hommes, et le feu divin t'est nécessaire" (ibid.).

Ainsi, d'un côté, les "flancs ceints" et les "vêtements sacerdotaux", c'est-à-dire la pureté et l'honnêteté de vie, de l'autre, la "lumière toujours allumée", c'est-à-dire la foi et la science des Ecritures, se présentent comme les conditions indispensables pour l'exercice du sacerdoce universel qui exige pureté et honnêteté de vie, foi et science des Ecritures. A plus forte raison, ces conditions sont indispensables, bien évidemment, pour l'exercice du sacerdoce ministériel. Ces conditions – une conduite de vie intègre, mais surtout l'accueil et l'étude de la Parole – établissent une véritable "hiérarchie de la sainteté" dans le sacerdoce commun des chrétiens.



Lire le texte intégral de l'Audience Générale du Pape Benoît XVI  

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Publié par Matthieu BOUCART -
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