11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 19:42

Extrait de l’Audience Générale du 21 février 2007 du Pape Benoît XVI.

Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle, rétabli gratuitement dans la dignité de fils de Dieu. C'est pourquoi, dans la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la "première résurrection" (cf. Ap 20, 5; Rm 6, 1-11; Jn 5, 25-28). (…) Nous sommes déjà baptisés, mais le Baptême n'est souvent pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, [chaque année, le Carême nous offre la possibilité de vivre] un "catéchuménat" renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est (…) une occasion de "redevenir" chrétiens, à travers un processus constant de transformation intérieure, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ.

La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut se limiter à une période particulière de l'année : elle est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout le cours de l'existence, chaque jour de notre vie.
Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à rechercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ.

Saint Augustin a dit un jour que notre vie est un unique exercice du désir de nous approcher de Dieu, de devenir capables de laisser entrer Dieu dans notre être. "La vie tout entière du fervent chrétien - dit-il - est un saint désir". S'il en est ainsi, (…) nous sommes encouragés encore plus à arracher "de nos désirs les racines de la vanité" pour éduquer le cœur à désirer, c'est-à-dire à aimer Dieu. "Dieu : - dit encore saint Augustin - cette syllabe exprime le tout de ce que nous désirons" (cf. Tract. in Iohn., 4). Souhaitons que nous commencions réellement à désirer Dieu et ainsi, à désirer la vie véritable, l'amour lui-même et la vérité.

L'exhortation de Jésus rapportée par l'évangéliste Marc retentit alors de manière ô combien opportune : "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle" (cf. Mc 1, 15). Le désir sincère de Dieu nous conduit à rejeter le mal et à accomplir le bien. Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ : notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir et qu'il accompagne nos efforts de conversion.

Que signifie, en réalité, se convertir? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ ; se convertir n'est pas un effort pour s'auto-réaliser, car l'être humain n'est pas l'architecte de son propre destin éternel. Ce n'est pas nous qui avons créé nos propres personnes. C'est pourquoi l'autoréalisation est une contradiction et elle est également trop peu pour nous. Nous avons une destination plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste précisément à ne pas se considérer les "créateurs" de soi-même et ainsi découvrir la vérité, car nous ne sommes pas les auteurs de nous-mêmes. La conversion consiste à accepter librement et avec amour de dépendre en tout de Dieu, notre véritable Créateur, de dépendre de l'amour. Ce n'est pas une dépendance mais la liberté. Se convertir signifie alors ne pas rechercher son propre succès personnel – qui est quelque chose qui passe – mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, "mon tout en tout". Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimée et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.

(…) Oui, chers frères et sœurs, la Croix est la révélation définitive de l'amour et de la miséricorde divine également pour nous, les hommes et les femmes de notre époque, trop souvent distraits par des préoccupations et des intérêts terrestres et passagers. Dieu est amour, et son amour est le secret de notre bonheur. Cependant, pour entrer dans ce mystère d'amour il n'y a pas d'autre voie que celle de nous perdre, de nous donner, la voie de la Croix. "Si quelqu'un veut marcher derrière moi - dit le Seigneur -, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive" (Mc 8, 34). Voilà pourquoi la Liturgie quadragésimale, alors qu'elle nous invite à réfléchir et à prier, nous incite à valoriser davantage la pénitence et le sacrifice, pour rejeter le péché et le mal et vaincre l'égoïsme et l'indifférence. La prière, le jeûne et la pénitence, les œuvres de charité envers nos frères deviennent ainsi les sentiers spirituels à parcourir pour retourner à Dieu, en réponse aux appels répétés à la conversion contenus également dans la liturgie d'aujourd'hui (cf. Jl 2, 12-13; Mt 6, 16-18).



Lire le texte intégral de l'Audience Générale du Pape Benoît XVI 

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Publié par Matthieu BOUCART -
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M
Un dossier complet sur la conversion vient d'être publié par le site d'un groupe de chrétiens de la région PACA :http://www.garriguesetsentiers.org/article-21105622.htmlAllez voir !
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