3°) Sur la vérité du christianisme
Nous avons vu que Dieu existe, et que le niveau de maturité auquel est parvenu l’intelligence humaine lui permet d’écarter de sa recherche spirituelle toutes les traditions religieuses dont les assertions ne trouvent pas d'écho dans l'observation de l'univers physique et de la nature.
Reste à choisir entre les trois grands monothéismes : l’Islam, le Judaïsme et le Christianisme. Comment alors se déterminer ?
La différence majeure entre ces trois grandes religions tient à la personne de Jésus-Christ, et de l’idée que l’on s’en fait. Pour le Judaïsme, il n’est qu’un imposteur, un blasphémateur. Pour l’Islam, il est un grand prophète,… mais un homme seulement. Pour le Christianisme, il est Dieu fait homme.
Jésus-Christ est-il Dieu ?
Il l’affirme lui-même explicitement (cf. Jn 8. 24 ; 58). Il le manifeste par la pureté de sa doctrine, et par sa très haute perfection dans l’amour. Il le signifie par ses nombreux miracles qui ont fortement marqué les esprits de ses contemporains, et dont nous trouvons trace jusque dans le Talmud (peu suspect de sympathie envers Jésus…).
Surtout, il est mort… et il est ressuscité ! Après sa mort ignominieuse sur la Croix, le Christ s’est manifesté vivant à ses disciples, qui ont pu toucher ses plaies, manger en sa présence, et l’entendre à nouveau les enseigner. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’inouïe, l’impensable, l’incroyable s’est produit : un homme est revenu de la mort ! La mort a trouvé son Maître… Le Christ est vivant, dans une condition nouvelle rapportée par les Evangiles, condition nouvelle marquée par l’immortalité : le Christ ressuscité est vivant pour toujours, il ne mourra plus ; sur lui, la mort n’a plus de prise (Cf. Rm 6.9).
La foi en la résurrection de Jésus est donc centrale pour le christianisme. Si le Christ n’est pas ressuscité, nous dit Saint Paul, notre foi est vaine (cf. 1 Co 15. 17). Et pour cause ! c’est la Résurrection qui confirme l’enseignement de Jésus. Discrédité par les hommes, crucifié au motif qu’il se faisait l’égal de Dieu, Jésus a été accrédité par Dieu en le ressuscitant des morts. La résurrection du Christ est donc la preuve absolue de la vérité de ses paroles, et de ses incroyables prétentions.
Il me revient à ce sujet cette histoire avec Talleyrand : un « hommes des lumières » proposait, pendant la Révolution, une nouvelle religion de la Raison, pour remplacer le christianisme. Et il voulait recueillir à son sujet le suffrage des députés. Au bout de cinq minutes, Talleyrand l’interrompit en disant : « Nous vous croirons volontiers, Monsieur, quand vous serez mort pour votre religion, et qu’après trois jours vous ressuscitiez ! »
Mais… comment croire en la résurrection de Jésus ?
Par le témoignage de ceux qui, précisément, en furent les témoins médusés… « Ce n’est pas en suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l’Avènement de Notre Seigneur Jésus, mais après avoir été témoins oculaires de sa Majesté » proclame Saint Pierre dans sa Deuxième Lettre (2 P 1. 16).
Toute la foi de l’Eglise repose ainsi non pas tant sur le fait lui-même de la résurrection que sur le témoignage des Apôtres. « Ce que nous avons entendu, écrit Saint Jean dans sa Première Epître, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplé, et nous portons témoignage (…). Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi (…). Nous vous l’écrivons pour que vous ayez la plénitude de la joie » (1 Jn 1. 1-4).
L’Eglise croit le témoignage des Apôtres digne de foi, parce qu’il fut un témoignage sanglant. « Je crois volontiers les histoires dont les témoins se laissent égorger » disait Pascal… Qui accepterait en effet de mourir pour défendre un canular ?
La plupart des douze Apôtres sont allés jusqu’au sacrifice suprême de leur vie pour témoigner à la face du monde de la vérité de Jésus-Christ : les prodiges et les miracles se sont de surcroît multipliés dans leur sillage depuis l’évènement de la Pentecôte, et cela encore jusqu’à aujourd’hui, avec le surgissement de nombreux saints et autres héros de la foi à la destinée extraordinaire (Saint Augustin, Saint François d’Assise, Sainte Jeanne d’Arc, Saint Jean-Marie Vianney, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus…) et le foisonnement depuis deux siècles du phénomène des apparitions, en particulier de la Vierge Marie (comme à Lourdes, Fatima, Guadaloupe…)
Il est donc raisonnable de croire en la divinité du Christ, et dans la validité du témoignage apostolique, scellé dans le sang versé, et confirmé par les multiples manifestations du Saint Esprit dans l’Eglise de Jésus-Christ ; de croire par conséquent dans la vérité du christianisme.
Mais… demandes-tu à nouveau Christophe : « Si dieu fut capable de changer l’alliance qu’il fit avec le peuple juif, pour sceller une nouvelle alliance avec la mort de son fils, comment être sûr qu’il n’est pas venu sceller une nouvelle alliance avec Mahomet ? » Eh bien je dirais encore : par la raison. Car il n’est pas possible de croire en l’Islam si je crois en la divinité du Christ. Tout simplement parce que l’Islam n’y croit pas, et que la révélation divine ne peut pas se contredire. Ou bien je crois que Jésus est Dieu, et dans ce cas je ne peux adhérer à l’Islam qui n’y croit pas. Ou bien je crois qu’il n’est pas Dieu, et je ne puis être chrétien. Mais en aucune manière je ne peux accueillir, en tant que chrétien convaincu de la divinité du Christ, l’Islam comme une nouvelle étape dans la révélation divine, une sorte d’accomplissement du christianisme. Les deux traditions sont foncièrement incompatibles.
Est-ce à dire qu’il n’y aura plus de nouvelle Révélation de la part de Dieu ? En effet. Un texte fameux de Saint Jean de la Croix peut nous aider à le comprendre.
« Dès lors qu'Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n'a pas d’autre parole à nous donner.
« Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole, et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu'Il disait par parties aux prophètes, Il l'a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu'est son Fils.
« Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l'interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté » (Carm. 2, 22, 3-5).
Le catéchisme de l’Eglise catholique affirme pour sa part que « Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là. » (§ 65)
« L’Économie chrétienne étant l’Alliance Nouvelle et définitive, elle ne passera donc jamais, et aucune nouvelle révélation publique n'est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ" (DV 4). »
Cela ne signifie certes pas que la révélation ne connaîtra pas de développements ultérieurs. Jésus lui-même annonçait ces développements (cf. Jn 16. 12-15). Mais cela signifie que cela se fera en conformité avec la révélation chrétienne, et dans l’Eglise fondée par Jésus-Christ pour conserver intact le dépôt de la foi, et le répandre par toute la terre.
Maintenant que nous avons fait le choix du christianisme, il reste encore à savoir à quelle porte frapper : catholicisme, protestantisme ou orthodoxie ?
(à suivre…)