Totus Tuus

Epiphanie

 

Chers amis lecteurs,

 

Pour ce premier article de l’année, je voudrais revenir sur une sentence du Pasteur protestant Eric George, écrite dans le feu d’une joute « fleuve » sur le péché originel et l’existence du démon (cf. Ce que nous enseignent les sciences de la nature : commentaire n° 111).

 

« La foi, dit le Pasteur, est un don pas une conséquence de mon intelligence... Maintenant, si vous avez une preuve de l'existence de Dieu à me fournir, je suis preneur... En fait non ! je préfère la foi au voir... »

 

Il me semble que le Pasteur fait la confusion, par trop habituelle dans les milieux chrétiens – y compris catholiques –, entre la foi en Dieu et la croyance en l’existence de Dieu.

 

La foi est un don que Dieu communique par la Révélation et une lumière surnaturelle qui vient du Saint Esprit. La croyance en l’existence de Dieu est un don que Dieu communique par la Création et la lumière naturelle de la raison.

 

Tout homme peut avoir connaissance de l’existence de Dieu à partir de ses seules facultés naturelles, sans l’aide de la Révélation ni grâce particulière du Saint Esprit, à partir de l’observation de l’œuvre de la Création et d’une réflexion sur l’Univers physique et la Nature qui nous environne.

 

Nul besoin de la foi pour croire en l’existence de Dieu : l’activité de la seule intelligence suffit. Dire cela n’enlève rien à Dieu, puisque tout nous est donné par lui : et l’Univers physique que nous observons, et notre intelligence avec laquelle nous réfléchissons sur l’Univers physique.

 

En un sens, la Création est le premier livre de la Révélation. Par la Création, Dieu nous parle. Il nous révèle son existence, et quelque chose de son essence. Et cette Révélation est accessible à tous les hommes. Même les tribus les plus reculées et les plus primaires ont conscience que la Création est révélatrice d’une réalité transcendante (ou immanente, en tous les cas : surnaturelle, divine). C’est là l’intuition la plus commune et la plus universelle qui soit.

 

En cette fête de l’Epiphanie, qui est la manifestation de Dieu aux nations païennes (figurées par les Mages d’Orient), il nous est bon de considérer cette épiphanie de Dieu dans la Création, qui s’adresse à tout le genre humain : chrétiens, juifs et musulmans, mais aussi païens, agnostiques et incroyants. La Création est un fait qui s’impose à tous, et qui interroge la raison de tous. Une réflexion rationnelle, intelligente, métaphysique (pour employer un terme barbare…) sur ce donné de la Création, sur l’être même de l’Univers et sur ses caractéristiques, peut nous donner la certitude de l’existence de Dieu. Nul besoin, pour croire que Dieu existe, d’être un mystique ou un homme de foi ; il nous suffit de réfléchir sur l’univers. Et cela, tout le monde en est capable. Tout le monde peut croire en l’existence de Dieu à partir de l’œuvre de la Création.

 

Il n’est donc pas illégitime de vouloir rechercher des preuves de l’existence de Dieu. Car il en existe ; Dieu nous en a laissé de nombreuses dans l'oeuvre de la Création, et Il nous a donné une intelligence pour les reconnaître comme telles. Ne pas vouloir les « voir » serait sans doute un péché, au sens où le Pasteur l’entend : le « refus d’être humain » (cf. Ce que nous enseignent les sciences de la nature : commentaire n° 117) c'est-à-dire : créature douée de raison.

 

Une fois admis l’existence de Dieu, je pourrai ensuite réfléchir sur un autre fait réel, inscrit dans notre histoire, qui est le fait religieux, qui désigne tous les efforts entrepris par les hommes depuis leur origine pour entrer en relation avec ce Dieu inconnu dont l’existence nous est révélée par l’Univers physique. Et je pourrai m’intéresser plus particulièrement à ce petit peuple d’hébreux nomades installés en terre de Canaan au 19e ou 18e siècle avant notre ère, qui prétend avoir été choisi (« élu ») par ce Dieu inconnu tant recherché par les hommes, pour recevoir de Lui la Révélation de son mystère. Je pourrai éprouver l’authenticité de cette Révélation en vérifiant, avec le recul de l’Histoire, la pertinence et la véracité de son contenu. Je pourrai aussi m’interroger sur l’étonnante destinée du plus illustre des fils d’Israël : Jésus, le Nazaréen. Et méditer sur son œuvre, en particulier sur cette Eglise qu’il a bâtie autour de ses Douze Apôtres et qui existe encore aujourd’hui, répandue à travers le monde.

 

Sur tout ce donné, physique et historique, je pourrai réfléchir, raisonner, méditer, confronter des idées contradictoires, entendre les arguments des uns et des autres. Et me faire une opinion.

 

Je pourrai croire en l’existence de Dieu, parce que je pourrai reconnaître que cette option est la plus rationnelle de toutes.

 

Je pourrai croire en la Révélation divine, parce je pourrai en vérifier l'authenticité dans l’expérience historique du peuple d’Israël, de Jésus-Christ et de l’Eglise.

 

Je pourrai ainsi écarter de mon champ de pensée toutes les autres propositions de sens que l’humanité s’est forgée au fil des siècles, soit à raison de leur manque de rationalité, soit parce qu’elles contredisent la Révélation divine.

 

Convaincu que Dieu existe, par l’observation de l’Univers ; que Dieu s’est révélé à Israël, par l’étude du fait religieux ; que la Bible est porteuse de cette révélation et que Jésus-Christ est le Fils de Dieu fait homme annoncé par la loi et les prophètes ; que l’Eglise est Son œuvre et le moyen institué par Lui en vue du Salut de tous ; je pourrai alors adhérer par la foi à la Révélation divine, et me laisser transformer par elle. Je pourrai ouvrir toute grande la porte à Dieu, et lui permettre de changer ma vie.

 

Il est intéressant de noter au passage que c’est l’observation des étoiles qui a conduit les Mages d’Orient jusqu’au Christ, en passant par Israël et l’étude de ses Saintes Ecritures. Le cheminement des Mages me semble préfigurer et annoncer le nôtre à tous, « qui étions loin ». Nous aussi devons passer par l’étude de l’Univers et la Révélation biblique pour rencontrer le Logos, la Raison créatrice qui s’est faite homme, en Jésus de Nazareth.

 

La foi n’est donc pas adhésion irrationnelle et aveugle à l’existence de Dieu, mais bien plutôt adhésion de notre rationalité à une Raison plus haute révélée par Dieu, et que Dieu Lui-même est. La foi ainsi entendue présuppose la croyance en l’existence de Dieu, car pour accueillir la Révélation de Dieu, il nous faut d’abord croire que cette Révélation vient de Dieu ; et pour croire que cette Révélation vient de Dieu, il nous faut d’abord croire en l’existence de Dieu.

 

Bien entendu, le Seigneur est libre de bousculer ce bel ordonnancement en se révélant à nous dans une lumière éclatante comme il le fit pour St Paul, ou dans la beauté d’un chant liturgique comme il le fit pour Claudel. Il peut, s’il le veut, nous toucher en plein cœur, et se manifester directement à nous, sans la moindre médiation. Mais notons bien que tel n’est pas son mode d’agir habituel. Et quoiqu’il en soit, il nous faudra bien à un moment ou à un autre réfléchir sur Dieu et sur la Révélation qu’il a faite de Lui. Si ça n’est pas avant l’expérience de la foi, ce sera après (le cheminement de Claudel est exemplaire à cet égard). Mais on ne pourra pas, en tous les cas, faire l’économie de l’intelligence. Parce que notre nature le requiert. Et que Dieu le veut ainsi.

 

Dieu ne veut pas nous révéler des vérités auxquelles nous pouvons avoir accès par notre raison naturelle ; Il nous aime trop pour cela. Dieu veut nous laisser la joie de découvrir par nous-même les vérités contenues dans la Création et dans l’Histoire des hommes. La Révélation divine n’a pour objet que ce sur quoi notre raison ne peut avoir immédiatement accès, et c’est pourquoi elle requiert la foi, qui est l’assentiment de notre raison à la révélation que Dieu nous fait de vérités qui la dépasse, dans lesquelles notre intelligence trouve une Lumière précieuse pour son exercice propre – qui ne se trouve donc pas suspendu par l'accueil de la Révélation mais sur-élevé (dans l'activité théologique).

 

La foi est certes une grâce que Dieu communique à l’homme pour qu’il soit capable de le reconnaître comme son Seigneur et d’obéir à sa parole ; mais elle est aussi un acte de l’homme dont la raison le conduit à décider librement de s’en remettre à Dieu et de fonder son existence sur le roc de sa Parole ; la foi est libre réponse à cette Parole.

 

L’homme a donc une responsabilité au regard de sa propre foi : en ne réfléchissant pas rationnellement sur l’existence de l’univers et sur le fait religieux, l’homme peut entraver le don de la foi que Dieu veut lui faire. Inversement : l’homme peut déblayer en lui ce qui fait obstacle au don de la foi, en réfléchissant sérieusement à l’œuvre de la Création. Inutile par conséquent d’attendre que la foi nous tombe dessus comme le gain du gros lot au Loto. Et absurde d’affirmer que nous n’avons pas à nous convertir au motif que Dieu ne nous a pas donné la foi. Car si Dieu nous a donné la raison, c’est qu’il veut nous donner la foi.

 

S’il est vrai que la foi est un don surnaturel fait à quelques uns, la croyance est un don naturel accessible à tous afin que tous parviennent à la foi. Il convient donc de bien distinguer les deux ordres de connaissance de Dieu. Autant la croyance requiert des « preuves » tangibles pour être satisfaite et sollicite la raison humaine, autant la foi requiert la confiance du croyant et sollicite le consentement de sa volonté ; mais la seconde présuppose la première.

 

Pour prendre une image : je peux croire en l’existence de l’Himalaya sans l’avoir vu, parce que ma raison me commande d’y croire ; mais je peux ne pas vouloir y aller et la connaissance de son existence ne changera rien à ma vie. Eh bien pareillement : la croyance en Dieu est connaissance de l’existence de Dieu, mais cette connaissance est à elle seule impuissante à changer ma vie ; c'est la foi en Dieu qui me fait entrer dans la vraie connaissance de Dieu qui est intimité de vie avec Lui, dans l’obéissance de sa Parole. Ainsi, je crois en Dieu non pas parce que je crois en son existence, mais parce que, croyant qu’il existe, je Lui fais confiance pour gouverner ma vie, et la gouverner bien. Je peux alors la remettre entre ses mains pour qu’Il fasse de moi ce qu’Il lui plaira. Et je suis prêt pour cela à accepter des vérités qui dépassent ma raison – mais dont ma raison fera sa nourriture dans l'étude théologique – et à dépendre entièrement de Lui pour vivre ma vie sur cette terre. Voilà, me semble-t-il, ce qu’est la foi, celle-là même qui nous sauve et qui nous donne la vie éternelle.

 

 

Article initialement publié le 6 janvier 2008

Dim 5 jan 2014 9 commentaires
J'avais écrit une réponse plus longue qui n'est manifestement pas passée.
Tout d'abord je suis d'accord avec presque tout dans cet article.
- ma phrase est en effet un abus de langage à replacer dans un contexte très particulier. Je répondais, en effet à Ti'hamo qui me demandait pourquoi croire en Dieu si je ne croyais pas à l'existence du diable comme ange déchu
- effectivement l'humain joue sans doute un rôle en déblayant ou au contraire en obstruant le chemin de son coeur mais je maintiens que Dieu a le premier et le dernier mot.
- quant à la croyance qui s'appuie sur notre raison. non, ça ne me convainct toujours pas. Pour la simplem raison que tout en croyant, les preuves et raisonnements que vous évoquez ne me convainquent pas plus que les contre-raisonnement qui leur sont opposés (et même parfois moins)

Mais à part ce point, je suis très heureux de me sentir, a quelques jours de la semaine de l'unité autant en accord avec vous.
Eric George - le 06/01/2008 à 18h29
Cher Matthieu,

Avec tout le mal que je me suis donné dans mon dernier article de plusieurs dizaines de pages sur l'abduction (sans parler des heures passées à réfléchir, rechercher, écrire, depuis deux ans), je suis un peu déconcerté que tu trouves encore le moyen d'affirmer avec tout l'aplomb du monde qu'il suffit de réfléchir sur l'univers pour croire en l'existence de Dieu... Tu en es encore là ? Je désespère :-( Que te faut-il donc comme preuves supplémentaires pour ne serait-ce que mettre un peu d'eau dans ton vin, un peu de nuances dans tes certitudes ? (je suis quand même très loin d'être le seul à être sceptique au sujet de la théologie naturelle : une large majorité des gens qui approfondissent la question se rangent au même avis que moi).

Moi, il me semble au contraire, et j'ai plusieurs dizaines de pages de bonnes raisons de l'affirmer, que l'existence de Dieu ne peut être connue (le cas échéant) que s'il veut bien "nous toucher en plein cœur, et se manifester directement à nous, sans la moindre médiation".

Je n'irai pas dire que j'en suis sûr à 100% mais tout de même, cela fait plusieurs dizaines de siècles que des gens cherchent des preuves de l'existence de Dieu. Comment se fait-il qu'il se trouve alors même des croyants sincères et fervents (ex. : Eric Georges) pour leur dénier toute pertinence ? En un siècle, il est indéniable que la science a beaucoup plus progressé que la théologie naturelle en 2000 ans... Crois-moi, si tes arguments étaient bons, je serais le premier à l'admettre, mais je crains fort qu'ils n'y soient pas, et je pense quand même (sans vouloir me vanter car chacun son domaine : je fais confiance à ton autorité en matière juridique) avoir quelques longueurs d'avances sur ce sujet. Aux dernières nouvelles, tu n'avais jamais entendu parler de Richard Swinburne qui est pourtant un éminent philosophe... de ton camp !

Bien amicalement,
Miky
Miky - le 08/01/2008 à 00h04

Cher Miky,

Je ne crois pas avoir encore répondu à ton article (au moins dans sa forme initiale) sur l'abduction. Je vais donc m'y atteler.

Concernant tes réflexions sur la croyance en l'existence de Dieu à partir de l'observation de l'univers, je dirais :

1°) qu'il est vain de t'abriter derrière la "large majorité des gens qui approfondissent la question [et] se rangent au même avis que [toi]" : la vérité n'est pas affaire de majorité ;

2°) qu'il ne suffit pas de dire, comme un cabri, "ca n'est pas convaincant! ca n'est pas convaincant!" : il faut dire pourquoi on trouve que ça n'est pas convaincant, et quelle solution alternative on propose en échange. Il me semble que le Pasteur Eric George -que tu cites - ne propose rien en contrepoids de ce que j'affirme : il se contente (et c'est son droit ) de dire qu'aucun argument ne le convainc. Et il me semble que c'est aussi ton point de vue, qui te qualifie volontiers d'agnostique athée (ne définissais-tu pas d'ailleurs le Pasteur comme un agnostique chrétien?)

Tu ne dis pas en effet que j'ai tort de dire que Dieu existe (il existe peut-être...) ; tu dis simplement qu'on ne peut pas savoir s'il existe (à moins d'une révélation directe et personnelle). Parce que tu es convaincu qu'il n'est de connaissance certaine qu'expérimentale scientifiquement. Et bien c'est cela que je conteste fermement! en te faisant observer au passage que ce n'est pas le procès de la religion que tu fais, mais bien celui de la métaphysique. Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-6934932.html

Quoiqu'il en soit, nous aurons l'occasion de revenir sur tous ces sujets au long de l'année 2008. Nous reparlerons beaucoup de l'univers et des grandes découvertes scientifiques du siècle passé qui bouleversent notre représentation métaphysique de celui-ci. Tu auras ainsi l'occasion de me dire point par point en quoi mes explications te paraissent fantaisistes et non crédibles sur le plan rationnel.

3°) enfin, sur la théologie naturelle, nous avons déjà eu un débat auquel je me permets de renvoyer mes lecteurs :

- http://totus-tuus.over-blog.com/article-12733090.html

- http://totus-tuus.over-blog.com/article-12892653.html

Matthieu - le 08/01/2008 à 19h31
Pour moi, vous avez sans doute raison (encore que nous sommes en train de discuter de votre justification de Dieu par rapport au mal et que là, je vous donne des arguments) mais il me semble que Micky vous a proposé une foule de contre-argument qui sur un plan rationnel tiennent la route mieux que les votres...
Eric George - le 09/01/2008 à 08h29
De la même manière notre débat fleuve sur "ce que nous enseignent les sciences de la nature" partiait d'une contestation argumentée de l'usage que vous faisiez des dites science;..
Eric George - le 09/01/2008 à 08h30
... dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle était loin d'être convaincante! (j'invite mes lecteurs à se faire eux-mêmes leur opinion, et à relire les commentaires n° 1 à 35 de l'article que vous citez : http://totus-tuus.over-blog.com/article-4295842-6.html#anchorComment)

Cela dit cher Pasteur, ma remarque à votre sujet ne concernait que votre position sur la métaphysique de la nature, non bien sûr votre théologie qui, pour aussi criticable qu'elle soit (à mon sens), n'en demeure pas moins fortement argumentée. C'est aussi pour cela que j'ai autant plaisir à débattre avec vous...

Pourriez-vous enfin me préciser quels sont les arguments de Miky qui vous paraissent "mieux tenir la route" que les miens. Parce c'est vrai quoi : on parle souvent dans le vague, mais lorsqu'il s'agit d'aborder les choses sous un tour plus concret, alors bizarrement tout devient différent...
Matthieu - le 09/01/2008 à 10h08
Euh, je veux bien mais il  va falloir me laisser un peu de temps, en effet, j'ai reconnu à plusieur reprise être moins à l'aise que vous ou Micky dans la manipulation du langage philosophique.
Eric George - le 09/01/2008 à 11h14

on parle souvent dans le vague, mais lorsqu'il s'agit d'aborder les choses sous un tour plus concret, alors bizarrement tout devient différent...
C'est pas faux. ça devient même un peu souvent. "des gens sont d'accord avec moi", "miky a présenté un jour des arguments très très convaincants", "l'éthique a des fondements objectifs que j'exposerai un jour",... bon. C'est déjà Carême ? Parcequ'on reste beaucoup sur notre faim, là.

   Enfin, on s'amuse aussi, remarquez : "y a que des vieilles traditions sclérosées qui affirment qu'on peut voir des signes de dieu dans la nature ! les toute dernières avancées de la science nous prouvent le contraire ! L'univers ne peut rien montrer de dieu ! na !"

Il me semble qu'à seulement réfléchir à partir de l'observation concrète de l'univers, certains philosophes antiques sont bien arrivés à la conclusion de dieu.
Sans doute aux yeux de certains cela semblera un peu vieillot et dépassé, comme ça, l'un ou l'autre barbu d'il y a on ne sait trop combien de siècles (la préhistoire, au moins), qui n'a publié aucun best-seller récent, ni même gagné le Goncourt, ni publié dans Science-et-Avenir.
Cela dit, je me permets de faire remarquer : à partir du même type d'observations, ils sont bien également arrivés à l'idée de l'atome. ah.
à l'idée seulement, au principe de l'atome, dont cependant on n'a pu commencer à explorer la nature et la structure (et commencer seulement) que tout récemment.

Alors, oui, bien sûr, des preuves, des preuves... On peut toujours faire en sorte que ça n'en soit pas. Si je pars du principe qu'il n'y a pas Dieu, je pourrais toujours trouver un moyen de dire non. Je peux aussi trouver de quoi dire qu'aucun de vous n'existe et que vous êtes tous des productions de mon cerveau.

Quant à affirmer qu'"une large majorité de gens se rangent à mon avis", dites, là c'est purement gratuit (et ça ne veut rien dire : "des gens"? "une large majorité"? qui ça? sur quels critères? qui les as comptés? on a fait un sondage randomisé en double aveugle, au moins? J'exige des preuves.)
(oui, je sais, le terme exact était : "une large majorité des gens qui approfondissent la question se rangent au même avis que moi", mais je ne l'ai pas repris textuellement sinon c'est méchant.)
D'ailleurs c'est embêtant d'avancer comme preuve de l'absence de preuves des allégations non prouvées. enfin, voyons.

D'ailleurs, il me semble que justement ces derniers temps la communauté scientifique s'ébattait joyeusement sur la question de voir autre chose que du pur hasard (bien pratique, soit dit en passant) dans l'évolution - les uns pour se poser la question d'un plan pré-existant de l'évolution de même que le caryotype est un plan pré-existant de l'individu, d'autres pour se gausser ou s'indigner en criant au blasphème. Il apparaît que, lorsqu'on approfondit la question, justement, des questions un peu problématiques surgissent.
(Et s'il faut faire étalage de compétences, la nature c'est mon domaine, non ?)
   D'autant que l'explication par le seul hasard soumis à la sélection naturelle pour faire émerger l'univers tel que nous le connaissons s'oppose à l'expérience courante (et, par certains côtés, au bon sens). Cela dit, ça n'est même pas seulement ça qui amène l'idée de dieu.


Enfin, reprenant une question restée (sauf erreur de ma part) sans réponse il y a bien longtemps, je demande donc à miky de me présenter ici même les preuves scientifiques, mesurables, prouvables :
- de la justice
- de l'amour
- du bien et du mal

à défaut de quoi j'affirme que ces concepts abstraits et subjectifs ne sont que des inventions de gourous pour combler nos manques psychologiques,
et que n'importe qui est en droit, parfaitement, de mener sa vie sans en tenir compte.
À moins que l'observation du monde ne nous prouve leur existence autrement que par des formules comptables, et pourtant de façon certaine.
ti'hamo - le 23/01/2008 à 20h38

Personnellement ce n’est pas une démonstration mentale qui m’a fait retrouver la Foi de mon Enfance :

J’étais uà un tournant douloureux de ma vie et en recherche de Vérité :

Et soudainement, je trouai ainsi la Réponse à ma Question :

Le Comportement de l’homme est déterminé par l’Esprit qui l’inspire !

Et de l’Esprit je découvris Dieu !

Et tout de suite après, je vis dans la Matière un ordre : Celui qui émane des agencement des atomes dans une molécules !

Et ensuite, je perçu une RATIONALITE dans l’agencement des atomes et molécules dans une cellule vivante !

Et le terme « rationalité » implique impérieusement Quelqu’UN, un Etre doué d’intelligence, un Esprit génial, en l’occurrence !

    Cela confirme que : La foi est un don que Dieu communique par la Révélation et une lumière surnaturelle qui vient du Saint Esprit.

         Mais je crais que vous vous trompiez quand vous   affirmez :
« La croyance en l’existence de Dieu est un don que Dieu communique par la Création et la lumière naturelle de la raison.

    En réalité je crois qu’aussi bien la Foi que la Croyance, comme la Foi et la Raison, comme toutes nos facultés mentales et affectives viennent de Dieu et sans son Secours par le Saint Esprit qui est aussi l’Esprit de vérité, l’homme si savant soit-il, si instruit soit-il pataude lametablement dans l’Embrouillamini diabolique semé par le Diable, ses démons et... ses nombreux Complices humains !

Vos travaux sont passionnants et susceptibles de conforter la Foi des Chrétien, et de dépolluer les Esprits de toutes ces fad    aises, toutes ces calembredaines pseudo-scientifiques qui encrassent tous les cerveaux et les coeurs !

Et à propos de coeur, ne vous focalisez pas trop sur cet aspect de la vie car en Somalie des centaines de christs meurent de faim tous les jours !                                                                                                                                                                                                                                                               P.B.

 Vos rtravaux sont passionnants, j'aimerai vous communiquer les miens;  si vous pouviez me révéler votre mail, cela faciliterai cet échange! Cordialement P.B. le vieux philosophe belge.

BOTHY - le 07/09/2011 à 06h10

Cher Pierre, tout d'abord : merci de la bienveillante attention que vous portez à ce blog.

 

Votre commentaire soulève une question importante - si importante, que je pense y répondre au moyen d'un article.

 

Pour vous faire patienter, je vous invite à lire un article complémentaire à celui que vous commentez, La foi est un acte de l'intelligence, où vous pourrez constater que je ne dis pas autre chose que vous, même si je n'emploie pas tout à fait les mêmes mots pour le dire.

 

J'écris ainsi : "Tout est grâce, dans la mesure où c'est Dieu Lui-même qui nous a fait don de la Création et de notre humaine intelligence. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, tout ce qui est vient de Dieu. Le primat de la grâce est donc sauf, même ici, dans cette question métaphysique de l'existence de Dieu." (cf. n°5, § 4).

 

[En outre, si vous relisez bien l'article ci-dessus, je précise que "La croyance en l'existence de Dieu est un don que Dieu communique par la Création et la lumière naturelle de la raison". J'écris aussi : "Nul besoin de la foi pour croire en l'existence de Dieu : l'activité de la seule intelligence suffit. Dire cela n'enlève rien à Dieu, puisque tout nous est donné par lui : et l'Univers physique que nous observons, et notre intelligence avec laquelle nous réfléchissons sur l'Univers physique".

 

Nous sommes donc d'accord pour considérer que la croyance en l'existence de Dieu vient d'une Révélation de Dieu - que l'agir de Dieu est absolument premier. Simplement, quand vous dites que cette Révélation est surnaturelle, je dis moi qu'elle est naturelle (et le fait qu'elle soit naturelle n'enlève rien à son caractère de Révélation - car c'est bien Dieu qui nous parle dans le Livre de la Nature, et c'est encore Dieu qui donne un esprit intelligent pour en déchiffrer le langage).

 

Maintenant, il est vrai que rien n'empêche Dieu, dans sa souveraine liberté, de communiquer surnaturellement à telle âme une vérité accessible par la raison. Mais cette vérité pourra être vérifiée ensuite par "l'activité de la seule intelligence" - ce qui n'est pas possible des vérités de la foi (par ex. la naissance virginale de Jésus, la conception immaculée de la Vierge Marie, la transusbtantiation dans l'Eucharistie, la résurrection de la chair...)]. 

Matthieu BOUCART